Actualités : LIBYE
Les «lâchages» de Kadhafi se multiplient


La Russie, à travers son ministère des Affaires étrangères, a vigoureusement condamné, hier, «l’inacceptable » répression qui sévit actuellement en Libye envers les opposants au régime Kadhafi.
Cette énième condamnation de l’usage disproportionné de la violence, qui plus est d’une nation qui n’a pas un goût exagéré pour le «principe d’ingérence» confirme l’unanimité de la communauté internationale à dénoncer les agissements du «Guide de la révolution» libyenne Mouammar Kadhafi contre sa population. Effectivement, suite à la prise de position des grandes puissances occidentales contre la répression menée contre des insurgés libyens, notamment celle de la France et de la Grande-Bretagne, le Conseil de sécurité de l’ONU a fini, samedi dernier, par adopter une résolution votée à l'unanimité qui prévoit une série de mesures punitives, dont la mise en place d’un embargo sur les vente d'armes et l’interdiction pour Kadhafi et sa famille de fouler le sol des Etats membres Cette résolution stipule en outre le gel des avoirs du «frère guide» ainsi que ceux de ses proches. L'organe exécutif de l'ONU a également profité de cette réunion pour exiger la fin immédiate des violences et une réponse aux aspirations légitimes du peuple libyen, l'exhortant à «agir avec une retenue maximale» et à «assurer la sécurité de tous les étrangers». Après cette impressionnante série de levées de boucliers internationales, il ne reste guère que le fantasque président vénézuélien Hugo Chavez pour soutenir le dirigeant libyen. Chavez a d’ailleurs déclaré vendredi dernier que «son ami Kadhafi était confronté à une guerre civile» et que «l’indépendance de la Libye était menacée». Par ailleurs, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé, hier, au départ immédiat du leader libyen, qu’elle a qualifié de «despote». Celle-ci a en effet affirmé à travers un communiqué officiel que la décision unanime du Conseil de sécurité de l’ONU était «un signal fort» adressé à Kadhafi et aux autres dictateurs à travers le monde, et que les «atteintes aux droits de l’homme ne seront plus tolérées». Mme Merkel a convenu avec le président américain Barack Obama, avec lequel elle s’est entretenue samedi, du fait que «le colonel Kadhafi avait perdu toute légitimité en tant que dirigeant de la Libye», a indiqué dans un communiqué le porte-parole du gouvernement allemand Christoph Steegmans. Entre-temps, la situation en Libye continue à s’aggraver, notamment à Tripoli, où des centaines d’opposants ont tenté de prendre le contrôle de la périphérie de la capitale. Le gouvernement libyen, quant à lui, pour tenter d’endiguer la vague de contestation, a décidé d’accorder 500 dinars (environ 400 dollars) de «dons» aux familles libyennes, ainsi qu’une augmentation salariale de 150% pour certains fonctionnaires. Des milliers de citoyens libyens ont d’ailleurs afflué devant les banques de Tripoli pour retirer l’argent promis. Le message a été diffusé via des SMS dédiés spécifiquement aux habitants des quartiers qui n’ont pas connu de manifestations. Un opposant au régime Kadhafi a reconnu, à ce propos, qu’il «était désolé de dire qu’il y avait des foules devant les banques de Tripoli». Enfin, il y a lieu de rappeler que selon le Haut-Conseil aux réfugiés (HCR), des centaines de milliers d’étrangers continuent à fuir la Libye, principalement des travailleurs égyptiens et tunisiens, qui ont rejoint les pays voisins. «Nous apportons notre assistance à la Tunisie et à l’Égypte pour aider toute personne fuyant la Libye, sans exception», a souligné le haut-commissaire aux réfugiés, Antonio Guttiress. «J’appelle également la communauté internationale à se mobiliser rapidement et généreusement, afin d’aider les gouvernements concernés à faire face à cette crise humanitaire», a ajouté le hautcommissaire du HCR.
Samir Hamma

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