Société : GARE ROUTIÈRE DE BOUIRA
Théâtre de tous les excès


Opérationnelle depuis plus de vingt ans, la gare routière de Bouira connait l’affluence quotidienne de milliers de voyageurs, travailleurs ou mêmes oisifs en mal d’activités.
Tout ce beau monde évolue dans l’exigüité surtout depuis la mise en place d’une double voie sensée fluidifier la circulation. En effet, depuis un certain moment, les passages menant vers la gare routière sont quasi impraticables, tant l’affluence est dense ; les bus nationaux et régionaux, les taxis et les particuliers se côtoient et se bousculent sur des voies exigües engendrant des bouchons à en perdre son calme. La mauvaise circulation n’est pas le seul mal qui ronge cette gare, car ce lieu de transit est quotidiennement pris d’assaut par des groupes de jeunes mendiants, dont la place est plutôt à l’école et qui viennent dès les premières heures de la matinée interpeller de façon insistante les voyageurs les plus réticents et cela devant les regards complaisants des policiers. Ces enfants souvent utilisés par leurs parents ; des groupes de nomades installés depuis peu en périphérie de la ville, sont abandonnés par les autorités compétentes qui ne semblent pas voir d’urgence dans leur situation plus que précaire et dangereuse. De l’intérieur aussi le spectacle qu’offre la gare routière est des plus désolants. L’insalubrité qui y règne en maitre absolu contraste dangereusement avec les sept gargotes et restaurants qui se côtoient dans une saleté intenable devant l’absence totale des services d’hygiène. Au premier étage, c’est également la désolation et cela, malgré l’existence de plusieurs locaux fermés et qui n’ont jamais été utilisés. D’après le P/APC que nous avons sollicité pour leur location, ceux-ci seraient la propriété de différentes associations. Or, en dehors d’une association à caractère sociale qui exerce au rez-de-chaussée, et une autre située au premier qui n’ouvre ses portes que pendant les campagnes électorales présidentielles en devenant pour l’occasion un bureau de soutien caractérisé pour le candidat du système, tous les autres locaux sont fermés et deviennent à la longue, surtout ceux qui se trouvent à l’ombre des regards indiscrets, des lieux où se retrouvent les délinquants de tous genres. Cela a été dénoncé à maintes reprises et des solutions ont été émises pour que les lieux restent toujours animés avec, par exemple, l’implantation de bureaux de presse dans ces locaux mais cette alternative n’a jamais été prise en compte par les responsables. Par ailleurs, une nouvelle gare routière de Bouira devait remplacer celle déjà existante, mais malgré l’achèvement des travaux elle ne semble pas prête à accueillir les voyageurs pourtant impatients de la connaitre. Située à la sortie Ouest de la ville près de l’autoroute Est- Ouest et de l’échangeur Ouest, elle a subjugué le ministre des transports, venu en décembre pour son inauguration, qui n’a cependant pas fixé de date pour son lancement réel. Alors, en attendant la réception de la nouvelle venue, les gens continueront à supporter l’anarchie des véhicules et les allées boueuses ou poussiéreuses et les trottoirs jonchés d’immondices de leur vieille gare routière.
Katya Kaci

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