Sports : FRANCE (25e JOURNÉE)
Monaco, à l’agonie, ne sait plus réagir


L’état de santé de Monaco, 18e de Ligue 1 avec 25 points en 25 journées et incapable de battre Caen à domicile samedi (2- 2), s’est dégradé. Du terrain à la direction du club, tous les secteurs sont défaillants et en manque de réaction.
Alors que Monaco menait 2-0 face à un faible Caen, personne n’a remarqué l’expérience d’un ex-vice-capitaine du Real Madrid (M. Diarra), de joueurs habitués aux joutes internationales (Nkoulou, Park), d’un international (Ruffier) ou d’un champion de France en titre (Bonnart) dans la gestion d’un match où la victoire était essentielle. Peu sont ceux qui prennent leurs responsabilités dans cette équipe. Si Diarra est «un grand frère dans les vestiaires», selon Jean-Jacques Gosso, il n’est que le fantôme du joueur qu’il a été. L’impact de Coutadeur et Feindouno, annoncés leaders techniques, est proche du néant. Gosso et Lolo ont trop de lacunes techniques. L’implication des jeunes Mongongu et Nkoulou pose question. Contre Caen, seuls Mangani et Park ont surnagé. Cette fuite de responsabilité est telle que ces mêmes leaders sont les premiers à se défiler par des portes dérobées pour ne pas faire face aux questions dérangeantes.
Unité de groupe inexistante

Monaco ne sait pas défendre sur coups de pied arrêtés. Pourtant, «cela ne se travaille même pas, c’est un état d’esprit», dit Bonnart. La défaillance collective confine progressivement à la résignation. S’il n’y a pas de réaction dans ce domaine, Monaco se retrouvera en L2. Laurent Banide en est conscient. Il a pointé le déficit d’agressivité dans les duels mais ne parvient pas à rectifier le tir. Samedi soir, avant de réajuster son discours, il s’est montré très abattu, comme si la tâche lui devenait soudain insurmontable et qu’il avait atteint ses propres limites avec un groupe traumatisé et délicat à gérer. Trop de changements ont émaillé cette saison, trop de tension est supportée par les joueurs pour que, au quotidien, ce collectif, qui n’a ni été construit ni conditionné pour jouer le maintien, vive en réelle harmonie. Malgré le nombre grandissant de séances à huis clos, les incidents se multiplient au centre de La Turbie. Haruna et Puygrenier n’ont pas été écartés par hasard du groupe contre Caen.
Un pouvoir vacant
A la question «quelles étaient les accords réels entre Monaco et Caen concernant la participation de Mollo à la rencontre», le président monégasque Etienne Franzi s’est fendu d’une réponse sarcastique. «Je ne vais pas vous répondre comme l’a fait l’ambassadeur de France en Tunisie, mais le cœur y est», at- il lancé, faisant référence à Boris Bouillon, qui a dû présenter ses «excuses» aux Tunisiens à la télévision nationale, après avoir répondu à la presse d’une manière jugée «agressive». Au-delà de cette pirouette, Franzi dévoile à chaque sortie sa difficulté à gérer la crise. Mal secondé par son vice-président Michel Aubéry, ils possèdent à deux une telle méconnaissance du football professionnel qu’ils accumulent les erreurs et s’isolent. La mise à l’écart de Jean Petit des prises de décision ou encore le pouvoir restreint donné à Marc Keller ont offert des tergiversations grand-guignolesques sur la gestion du cas Guy Lacombe et sa succession, sur le mercato, ainsi que sur l’actuelle absence de gestion stratégique de la crise et humaine du groupe.

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