Actualit�s : TIPASA
Une tentative d�immolation et des interrogations


Devenu un rituel de suicide de jeunes sans espoir, partag�s entre le choix de la harga et celui de transmettre un message de d�sespoir � la soci�t� et aux d�cideurs, l�immolation par le feu est r�prouv�e et redout�e par les parents qui restent, cependant, d�sarm�s face � ces actes d�sesp�r�s.
C�est � ce ph�nom�ne nouveau qu�ont assist�, dans un pass� r�cent, les habitants de la ville de Ahmer El A�n, situ�e � 25 kilom�tres du chef-lieu de wilaya de Tipasa. Ce fut � la fin du mois dernier que le jeune B. Mohammed, �g� de 30 ans et r�sidant dans cette ville, avait d�cid� de commettre cet acte de d�sespoir en s�aspergeant d�essence pr�s du si�ge de la da�ra de Ahmer El A�n. Selon des t�moins oculaires, ce jeune d�sesp�r� d�versa sur lui le contenu du jerricane qu�il avait soigneusement cach� dans un sachet. Avant de s�enflammer, ce jeune aurait cri� haut et fort les raisons de cet acte d�sesp�r�. La prompte intervention des policiers en faction avait permis de lui �ter le briquet. Un autre t�moin, M. Djamel B., nous a d�clar� que �ce fut au prix d�immenses efforts que le jeune d�sesp�r� avait �t� ma�tris�. Ce responsable de la police locale a pu convaincre le jeune de renoncer � son acte. Les citoyens avaient pu appr�cier la psychologie et la m�thode utilis�es par ce policier en pareille circonstance et ont ovationn� cette issue heureuse�. Nous avons pris attache avec ce jeune d�sesp�r� Mohammed B., qui nous a expliqu� son geste : �Nous habitons dans un quartier populaire, et je vis avec mes deux fr�res mari�s, mes deux s�urs, ma m�re dans un appartement. L�appartement qui comporte cinq pi�ces nous suffisait, dans l�attente que l�on prenne en consid�ration notre situation, � la suite d�une enqu�te sociale pour nous attribuer des logements. Comme unique r�ponse, on nous a affect� en juillet 2011 un logement F3 situ� dans la cit� des 57 logements, avec l�obligation de d�sister � l�actuel logement de 5 pi�ces qu�on occupe�, pr�cise le jeune Mohammed. C�est d�sesp�r�s que ma m�re et moi-m�me nous nous rend�mes � la da�ra pour exposer nos pr�occupations. Peine perdue, car nous f�mes �conduits. Cela s�est r�p�t� � plusieurs reprises, c�est depuis juillet 2011, qu�on nous refuse une entrevue. Mon acte est venu suite � ma derni�re demande d�audience, car j�ai d�cid� de m�immoler par le feu�, raconte le jeune Mohammed, les larmes aux yeux. Nous avons pris attache avec le chef de la da�ra de Ahmer El A�n, qui tout en s�excusant de ne pas nous recevoir, nous confia � son chef de cabinet et � Mme B. le chef du service social. Cette derni�re, tout en admettant la promiscuit� du logement occup� par cette famille, nous informa qu�elle avait re�u � plusieurs reprises la maman du d�sesp�r�. �Mon fils ne r�p�tera pas son geste, je m�y engage. Mon fils Mohammed est fianc� et il ne peut cohabiter avec ses deux autres fr�res mari�s dans un F3, c�est p�nible�, aurait d�clar� cette maman. La responsable du volet social nous informa que deux demandes ont �t� d�pos�es par les deux fr�res et qu�elles seront trait�es selon un ordre de priorit�. Quant au chef de cabinet de la da�ra, il s�est engag� � organiser une entrevue avec le jeune d�sesp�r�. Mais cela fait bient�t 10 jours que cet entretien a eu lieu et le jeune Mohammed vient de s�adresser � notre r�daction, en s�inqui�tant de ne pas �tre encore re�u par les services de la da�ra. Recontact� hier, le chef de cabinet promet que l�entrevue sera imminente. Affaire � suivre.
L. Houari

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