Actualités : Le parti de Ali Benflis dénonce :
«Le comportement de l’administration avec nous dépasse l’entendement»
Le parti de l’ancien chef de gouvernement et candidat
aux présidentielles, Ali Benflis, ne sera présent, au mieux, que dans 41
communes et 14 Assemblées populaires de wilaya à l’occasion des
élections locales du 23 novembre prochain. Est-ce une surprise ?
Nullement. Y compris pour les responsables du parti qui ont d’ailleurs
animé une conférence de presse à ce sujet.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Hier, en effet, deux membres du
bureau politique du parti, à savoir le porte-parole, Ahmed Adhimi, et
Azzouz Nasri, ont longuement commenté cette situation dans un point de
presse animé au nouveau siège national sis à Dély-Brahim. «Beaucoup nous
ont posé la question : pourquoi vous avez pris la décision de participer
à ces élections alors que vous avez déjà eu comme position de principe
que les élections ne servent à rien ? Que la crise que traverse le pays
est une crise politique qui ne peut être réglée par des élections ?»
C’est ce que dira d’emblée Ahmed Adhimi en guise d’introduction avant de
développer davantage. «Même si nous ne croyons pas à ces élections, nous
avons choisi la voie de la démocratie. C’est le comité central qui a
tranché la question au bout d’un large débat et d’un vote dont les
résultats ont été en faveur de la participation à 55%.» Il faut dire que
Ali Benflis lui-même ne se faisait aucune illusion, lui qui se sait dans
le collimateur du pouvoir depuis 2004. «En participant à ces élections
locales, nous étions tout à fait conscients des difficultés que nous
allions rencontrer sur le terrain. Or, ce que nous avons vécu jusque-là,
dépasse l’entendement ! Je ne crois pas qu’il existe un autre pouvoir au
monde à se comporter de la manière avec laquelle le nôtre s’était
comporté avec nous», s’indignera encore Adhimi.
Comme il fallait s’y attendre, l’administration a particulièrement
multiplié les «astuces techniques» pour ne pas permettre au parti de Ali
Benflis de présenter des listes en nombre conséquent pour le rendez-vous
des locales. En amont, déjà. «Cette fois, dira encore Adhimi, la fraude
a commencé par anticipation». Son collègue du bureau politique, l’ancien
président de la Cour suprême, Azzouz Nasri, enchaînera, quant à lui,
avec une longue intervention où il énumérera une série d’anomalies, tant
s’agissant «du cadre général» de ces élections que «des entraves et
difficultés rencontrées par notre parti». Il insistera, notamment, sur
toutes les difficultés liées à la collecte des fameuses signatures.
«Tout est fait pour que notre parti ne puisse pas collecter ces
signatures.» Il citera des exemples : «Outre la signature et
l’empreinte, on exige du citoyen qui vient pour cela, de s’inscrire sur
un registre spécial au niveau de l’APC, ce qui n’est pas prévu par la
loi. A l’évidence, l’objectif est de faire peur à ce même citoyen»,
dénoncera Azzouz Nasri. Et ce ne sera pas tout. «En plus de la carte
d’identité et celle de vote exigées pour le signataire, il est exigé de
l’agent proposé à la validation de cette signature au niveau de l’APC de
vérifier que le concerné est effectivement inscrit sur le fichier
électoral. Un fichier qu’il n’a pas à son niveau et qu’il ne peut donc
pas consulter.»
Azzouz Nasri est, par ailleurs, affirmatif : «Seul notre parti a fait
l’objet d’un traitement spécial lors de cette opération de collecte des
signatures.» Il citera une multitude d’exemples à travers plusieurs
wilayas. Le parti a-t-il saisi la Haute Instance indépendante de
surveillance des élections de Abdelwahab Derbal ? «Non ! répond
immédiatement Nasri car, tout simplement, nous avons toujours dit que
cette instance n’est ni haute, ni indépendante».
Bref, le parti ne reconnaît pas l’instance de Derbal et ne croit même
pas à ces élections et sa participation est tout juste politique et
symbolique…
K. A.
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