Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Un test et des perspectives à profusion !
Par Malika Boussouf
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J’ai bien conscience de poser plus de questions que d’apporter de
réponses aux problèmes que nous tentons de solutionner à des moments
divers de notre existence. Mais peut-être faut-il rappeler que la
vocation de cet espace n’est pas de faire dans l’analyse que j’abandonne
volontiers aux nombreux experts dont dispose le pays. Ces férus de
l’explication qui, par ailleurs, s’arrangent toujours et dans leur
grande majorité pour ne pas trancher en faveur du bon sens. J’ai tout
juste effleuré le sujet, hier, en faisant allusion à ces jeunes
étudiants qui jouent des coudes régulièrement, mais jamais comme cette
fois-ci, autour de l’ancien Centre culturel français, pour y passer un
test censé leur permettre de s’inscrire à des cours autrement plus
sérieux, dispensés dans les universités de l’Hexagone, que les reproches
ont commencé à pleuvoir. Il y en a même qui se sont dit choqués que les
parents n’aient pas jugé bon de faire entendre raison à «ces harraga»
d’un autre genre, qui ne pensent plus qu’à se tirer de ce pays, on se
demande bien pourquoi.
On a souvent tendance à éprouver de la sympathie pour celui que l’on
rabroue de façon injustifiée. Surtout quand on sait qu’il ne dispose
d’aucun moyen de répliquer sans compromettre ses chances d’aller de
l’avant. Vous avez un enfant près de vous ou autour de vous qui veut
aller ailleurs, tenter sa chance de mieux réussir. Il n’y a pas en
Algérie une famille qui n’en parle pas.
Pourquoi ne pas avouer que chacun d’entre nous, jusque dans les coins
les plus reculés, a, un jour, eu envie de se tirer de chez lui ? Pour
des raisons différentes, sans doute, mais le fait est là. Voilà un pays
qui perd ses enfants sans jamais se remettre en cause ou montrer le
moindre regret. Il n’est pas juste de fustiger ceux qui, las d’espérer,
rêvent de se refaire ailleurs. Là où ils espèrent faire entendre leurs
talents et où on leur offre les moyens de se faire apprécier pour leurs
compétences. Pour l’instant, c’est ailleurs qu’on les pousse à aller
grandir.
Et s’ils pouvaient ne jamais revenir, cela arrangerait bien les affaires
des promoteurs de l’inculture dans le pays.
M. B.
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