Actualités : OULD ABBÈS :
«C’est le moment de faire le bilan du quatrième mandat»
Le Front de
libération nationale poursuit son offensive sur le terrain et multiplie
les initiatives, au sortir des dernières élections locales qui ont
conforté sa position de première force politique du pays. A la veille
des grandes manœuvres précédant les présidentielles, le parti lance déjà
ce qu’il appelle «le bilan du quatrième mandat». Cela veut tout dire !
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - «Nous sommes, en ce début 2018, à la
quatrième année du quatrième mandat. C’est le moment d’en faire le
bilan.» C’est en ces termes que le secrétaire général, Djamel Ould-Abbès,
procédait à l’ouverture d’une rencontre des cadres du parti à Alger.
Réunissant les deux commissions nationales respectives des cadres et de
la prospective que préside le secrétaire général de la présidence, Habba
El Okbi, pour la première, et l’ancien ministre de l’Agriculture pour la
deuxième, cette rencontre a été animée par l’ancien ministre des
Finances, Abderahmane Benkhalfa. Il était donc question d’économie et de
la situation financière du pays, que l’ancien premier argentier du pays
avait longuement décryptées. «Le FLN a un rôle central à jouer en 2018
et ce, dans tous les domaines : politique, économique et culturel»,
insistera Ould-Abbès. Il explique : «Nous venons de sortir des élections
locales avec la position de première force politique du pays qui nous
conforte avec une majorité claire.» Manière de signifier que le parti a
son mot à dire dans la gestion des affaires du pays. «Après le grand
succès aux élections, le parti a un rôle important à jouer. Certes,
c’est un accompagnateur de l’exécutif, mais il est aussi une sentinelle
! Notre liant avec nos autres partenaires, c’est le programme du
président de la République.» Ici, l’allusion est, surtout, faite au RND
de Ahmed Ouyahia. Après la fameuse rencontre que le FLN avait organisée
avec la centrale syndicale et le patronat, au lendemain de la tripartite
officielle, cela conforte bien cette volonté de placer l’ex-parti unique
en position de totale domination dans la perspective de 2019. «N’en
déplaise à certains, je l’ai déjà dit et le répète encore une fois :
l’Etat, c’est le FLN !» Pour mieux confirmer cette position, c’est le
FLN qui lance, le premier, l’opération «bilan du quatrième mandat». Un
bilan qui englobe même les trois précédents mandats comme tenait à le
faire préciser le SG du parti en rappelant «toutes les réalisations
depuis 1999». Il détaillera longuement son propos : «Beaucoup de choses
ont été dites ces dernières semaines. Cela ne nous dérange pas du tout.
Le bilan de 19 ans du Président Bouteflika est là. Malgré des
insuffisances, le pays va bien. Il est stable. Surtout à comparer avec
tous nos voisins.» Ould- Abbès citera, à titre d’exemple, les troubles
dans le Rif marocain, les manifestations en Tunisie, la situation en
Libye et dans bien d’autres pays arabes et africains aussi. Faut-il le
rappeler encore une fois, le FLN est présidé par Abdelaziz Bouteflika.
Jamais ce genre de grandes questions sensibles, comme réunir l’UGTA et
le patronat, ou encore entamer l’opération bilan du quatrième mandat
n’auraient été abordées ou effectuées sans son aval direct. Autrement
dit, le FLN ne fait là qu’entamer la précampagne des prochaines
présidentielles ou, plus précisément, celle d’un cinquième mandat qui
commence bien à montrer le bout de son nez ! Sur un tout autre plan,
Djamel Ould-Abbès a saisi l’occasion de la rencontre d’hier pour
exprimer la position du parti par rapport au mouvement des médecins
résidents qui secoue le secteur depuis quelques semaines. Ancien
ministre de la Santé, il s’adressera directement aux médecins et lancera
: «La situation qui prévaut dans le secteur de la santé ces derniers
temps nous interpelle tous. Je m’adresse aux médecins pour leur dire que
leur mission leur confère de lourdes responsabilités envers les
citoyens. Surtout en cette période hivernale. N’oubliez pas de penser
aux personnes malades, aux personnes vulnérables (…) Le FLN vous
demande, sans renoncer à vos revendications, de répondre à l’appel au
dialogue avec la tutelle. Sans renoncer à vos revendications, le FLN
vous demande de penser également aux malades.»
K. A.
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