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Rubrique A fonds perdus

L’eldorado africain

La digitalisation qui se généralise grâce à la nouvelle industrie développée autour du mobile n’a pas encore révélé tout son impact révolutionnaire sur « notre façon de penser, notre quotidien ainsi que notre vision du temps et de l’avenir ».(*)
Le quotidien des usagers est déjà fortement imprégné : 193 millions d’utilisateurs ont passé au total 860 milliards de minutes sur leur mobile ou tablette en 2017.
Le nombre d’abonnements mobiles est en constante croissance. Il était de 7.9 milliards d’abonnements en 2018 et pourrait atteindre 8.9 milliards à l’horizon 2024. « Plus de la moitié de ces abonnements sont souscrits pour un smartphone. Cette hyper-connexion permet de faire germer de nouvelles idées et de réduire l’isolement de certaines régions autrefois déconnectées », précise Alexis de Peretti avant de s’appesantir sur l’avenir que procure le continent africain aux géants de cette industrie.
L’Afrique était longtemps en reste du progrès : en 1994 on ne comptait que deux pays possédant un réseau internet (l’Afrique du Sud et l’Égypte) mais la liste s'allongea rapidement pour qu'en 2000 la quasi-totalité des pays puissent avoir un accès au web. Ainsi, en 2000, on comptait une connexion pour 2 500 habitants au Sénégal, alors qu'en Europe, ce taux s'approchait du tiers, et parallèlement, 1/100 000 des pages internet mondiales étaient d'origine africaine. En 2010, on comptait 86 millions d'utilisateurs de l'internet, soit un taux de pénétration de plus de 8% (1 Africain sur 12), correspondant à 5% des utilisateurs dans le monde.
Le marché africain est donc très prometteur car en friche et procure un intérêt particulier: « En 2017, le chiffre d’affaires total des opérateurs en Afrique s’élevait à 15.6 milliards de dollars. L’industrie mobile permet, par le biais de tous ses acteurs, de contribuer à la croissance et au développement des pays d’Afrique. 
L’accès à internet fait partie des facteurs qui dynamisent l’économie et favorisent la création, l’innovation et l’ouverture au monde extérieur dans de nombreux pays en voie de développement. La valeur ajoutée économique du mobile s’élève à 37 milliards de dollars, ce qui correspond à 6,5% du PIB de la région Afrique de l’Ouest (Rapport GSMA-2018). »
Les 14 millions de nouveaux abonnements recensés en Afrique en 2018 ont élargi les accès aux services bancaires à des populations isolées : « Le volume des transactions mobiles enregistrées s’élevait à 5.3 milliards de dollars, soit 13 fois plus que les succursales bancaires et distributeurs automatiques. En 2017, 135 services de live mobile money ont été recensés dans 39 pays pour un montant de près de 20 milliards de dollars de transactions. »
Et ce n’est apparemment qu’un début car il faudra désormais compter avec l’arrivée de la 5G qui laisse présager que l’industrie du mobile sera un facteur clé dans le développement économique en dynamisant l’innovation et dans la transformation de la vie quotidienne en permettant l’accès à de nouvelles technologies.
Comparativement à des marchés saturés, l’Afrique offre des possibilités de croissance inégalables, sur fond de guerre technologique et politique sans merci.
Deux grands acteurs s’affrontent déjà sans merci : la Chine et les Etats-Unis. Le média russe Sputnik rapporte les termes de ce conflit : «Aucun fournisseur n'est capable de construire une infrastructure de télécommunication au prix ou au rythme d’Huawei»: selon un expert, le continent africain doit rester proche du géant chinois des télécoms, peu importe les contre-mesures du Président américain .»(**)
Reprenant un article paru dans le magazine Quartz, sous la plume de W. Gyude Moore, membre invité du Centre de développement mondial, il écrit : «La Chine a subventionné la connectivité de l'Afrique. Aucun fournisseur n'est capable de construire une infrastructure de télécommunication au prix ou au rythme d'Huawei.»
La présence chinoise sur le continent est sans précédent : « Outre la mise en place d'environ 70% de l'infrastructure informatique du continent, Huawei propose des services meilleur marché et de qualité supérieure. »
L’Afrique est d’autant plus dépendante de l’opérateur chinois que de nombreuses administrations locales ne disposent pas des fonds nécessaires pour cela et que la plupart des projets informatiques du continent ont été rendus possibles grâce à des prêts et à des subventions chinoises.
Et ce n’est pas fini : « Huawei a, par ailleurs, pour objectif de promouvoir les villes intelligentes sur le continent, a annoncé le directeur principal des affaires publiques du bureau de la société au Kenya, Adam Lane, précisant que la société était en négociation avec plusieurs pays africains. 
L'objectif est d'aider les communautés locales à adopter des technologies modernes dans divers domaines tels que les communications et l'utilisation de l'énergie. »
A. B.

(*) Alexis de Peretti, L’effervescence de l’économie mobile , 5 août 2019.
https://www.linkedin.com/
<https://www.linkedin.com/pulse/leffervescence-de-l%25C3%25A9conomie-mobile-alexis-de-peretti/?trackingId=WGGt03UCJoCmy0QAi3bR1A%3D%3D>
(**) L’Afrique et Huawei, un divorce improbable malgré les pressions des USA, Sputniknews, 30 mai 2019
https://fr.sputniknews.com/
<https://fr.sputniknews.com/international/201905301041288908-afrique-huawei-usa-telecommunication/?utm_source=https://t.co/XXxQN77lCe&utm_medium=short_url&utm_content=m7T2&utm_campaign=URL_shortening>

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