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Gestion des jeux africains d’Alger et du COA Berraf au cœur d’une nouvelle tourmente

Son nom a été souvent associé à des polémiques qui ont fait grand bruit dans le monde sportif, mais on le dit cette fois inscrit dans un autre chapitre lié aux enquêtes qui ciblent de très nombreux anciens responsables. Mustapha Berraf, ex-président du Comité olympique algérien, COA, serait au cœur d’une nouvelle tourmente…
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Tout commence en avril dernier. Une information qui circule avec insistance indique qu’une ISTN (interdiction de sortie du territoire national) a été émise à son encontre par un magistrat du tribunal de Bir-Mourad-Raïs. La publication de la nouvelle fait réagir rapidement Mustapha Berraf. Il fait part de son étonnement et affirme ignorer tout de cette affaire. Autour du concerné, les évènements s’accélèrent, pourtant. Des sources bien au fait de la situation font, au contraire, savoir que ce dernier a déjà été entendu par les éléments chargés d’enquêter sur les dossiers de corruption.
Au cœur des recherches qui se mènent, les fonds attribués par l’ACNOA (Association des comités nationaux olympiques d’Afrique), dont il assurait également la présidence par intérim, au COA pour l’organisation des Jeux de la jeunesse africaine de 2018. Pour les besoins de cet évènement, Berraf sollicitera à ce moment une importante somme en dollars à l’ACNOA qui répond en le renvoyant aux attributions habituellement délivrées pour ce genre de manifestation.
Dans une correspondance, Lassana Palenfo, ex-président de l’ACNOA, lui rappelle aussi que ce montant est fixé à 2 millions USD. La somme versée directement dans le compte du COA sera répartie comme suit : 540 000 USD sont destinés à soutenir la participation de délégations participantes à ces jeux et 460 000 USD versés aux frais de participation de ces délégations et à l’assemblée générale de l’ACNOA. L’autre moitié, soit 1 million USD devrait être versée au compte du Cojaj (Comité d’organisation des Jeux africains de la jeunesse) afin de soutenir l’Algérie dans l’organisation de la manifestation sportive. Les Jeux africains de la jeunesse se déroulent avec succès, aucun incident notable n’est enregistré mais à mesure que le temps passe, de gros soupçons commencent à planer sur la gestion financière qui s’est effectuée alors. Des éléments troublants viennent accentuer ces doutes. L’un d’eux est en rapport avec cette correspondance adressée, il y a une semaine, par le directeur général du Cojaj au successeur de Berraf qui quittait officiellement le COA le 12 mai dernier. La lettre en question est datée du 14 mai. Le DG du Comité d’organisation des Jeux africains de la jeunesse rappelle que la durée d’existence de cet organisme, mis sur pied pour les besoins de l’évènement passé, tire à sa fin. Il doit à présent être dissous, mais la procédure exige naturellement la présentation des bilans moraux et financiers du COA.
Le président par intérim de cet organisme est invité à porter à la connaissance du Cojaj le sort réservé à la subvention de 1 million USD accordée par l’ACNOA à l’Algérie lors de l’organisation des 3es Jeux africains d’Alger en 2018. Telle que formulée, la correspondance laisse peu de place aux interrogations, elle fait, au contraire, ressortir, l’absence, l’inexistence de toute trace des dépenses effectuées durant les JAJ de 2018… Pas de factures, pas de justificatifs sur la manière dont ont été utilisés les 2 millions USD versés pour l’un des plus importants évènements continentaux.
D’autres éléments troublants s’ajoutent à ce fait. Selon les informations et les documents auxquels nous avons pu avoir accès, il s’avère que l’hébergement des délégations ayant pris part à l’assemblée générale de l’Acnoa, qui s’est déroulée en marge des Jeux africains, a été, au contraire, totalement pris en charge par le gouvernement algérien à travers le Cojaj. Des factures comportant le nombre des personnes hébergées au Holliday In ne laissent aucun doute sur le sujet. Sur les 2 millions USD perçus par le COA, 460 000 USD étaient pourtant destinés à la prise en charge des officiels et des membres de l’assemblée générale de l’Acnoa. Plus étonnant encore: dans le bilan financier de l’année 2018 du COA, le chapitre 7, intitulé «Programme solidarité olympique», fait mention d’une somme réceptionnée et s’élevant à 1 741 213,21 USD sans aucune référence. A quoi correspond cette somme ? S’agit-il de l’argent débloqué par l’Acnoa ? Si tel est le cas pourquoi n’est-il pas fait mention de la somme intégrale (2 millions USD) et la référence aux Jeux africains? S’agirait-il encore d’une somme destinée à la préparation des athlètes ? Pourquoi Berraf n’a jamais signé de contrat avec le Cojaj ? Pourquoi Berraf n’a pas remis de rapport financier détaillé sur l’utilisation des 2 millions USD au Cojaj et au gouvernement algérien comme il s’est engagé avec l’ex-président Palenfo ?
Si le bilan demeure vague sur le sujet, il apporte, en revanche, des détails tout à fait inattendus dans le chapitre réservé aux dépenses. L’un d’entre eux attire particulièrement l’attention. Dans le document, on peut ainsi lire que 2 805,00 euros ont été dépensés pour la réparation et l’entretien de véhicules du COA. Pourquoi des réparations facturées en devises fortes alors même que le siège du COA est à Alger ?
Des sources concordantes affirment que tous ces éléments sont contenus dans une affaire qui n’en est qu’à ses débuts. Des spécialistes des procédures judiciaires affirment qu’une ISTN est émise au tout début d’une enquête judiciaire qui semble d’ailleurs avancer à grands pas. Comme annoncé dans notre édition du jeudi, le trésorier du Comité olympique algérien devrait, à son tour, être écouté par les enquêteurs dans les tout prochains jours. Mustapha Berraf se défend lui d’être mêlé à une quelconque affaire mettant en cause sa gestion financière de l’évènement qu’il a eu à gérer (lire interview).
A. C.

La version de Mustapha Berraf

Le Soir d’Algérie : L’exécutif de l’Acnoa avait décidé de dégager 2 millions USD pour l’organisation des 3es Jeux africains de la jeunesse qu’a abrités Alger en juillet 2018. 1 million pour le Comité olympique algérien et 1 million pour le comité d’organisation des Jeux. On dit que le Cojaj n’a reçu aucun virement. Pouvez-vous nous expliquer cela ?

Mustapha Berraf : L'Acnoa a décidé d'octroyer l'organisation des JAJ à ma demande et 2 millions de dollars au COA également à ma demande. Le million de dollars a été mis à la disposition du MJS qui a préféré l'utiliser pour payer les droits et redevances des Jeux méditerranéens d'Oran pour un montant de 1 million 100 000 USD. Le paiement de ces redevances n'ayant pas été inscrit sur le budget de l'Etat à cette époque.

Le bilan du COA de 2018, année de l’organisation des Jeux, ne fait pas ressortir clairement que vous avez reçu 2 millions USD de l’Acnoa comme d’ailleurs on ne retrouve pas le virement d’un million USD au profit du Cojaj comme cela avait été décidé par l’exécutif de l’Acnoa.
Le bilan moral et financier fait clairement ressortir les dépenses par chapitres relatives aux JAJ d'Alger et font ressortir tous les ingrédients liés à cet événement et les justificatifs financiers qui ont été examinés et approuvés par l'assemblée générale et le commissaire aux comptes. Le COA étant une association d'utilité publique et d'intérêt général, vous pourrez vous rapprocher de ses structures pour toute explication. L'Acnoa et le CIO ont été destinataires de ces justificatifs financiers et comptables.

Le gouvernement algérien a pris en charge les frais inhérents à l’organisation de l’AG de l’Acnoa (hébergement et restauration) pourtant, cette dépense devait être assurée par le Comité olympique algérien qui a reçu une enveloppe de la part de l’exécutif de l’Acnoa qui s’élève à plus de 400 000 USD. Pourquoi avoir fait supporter cette dépense à l’État algérien ?
Le Comité olympique algérien a, bien au contraire, pris en charge, en collaboration avec l'Acnoa, les remboursements des billets d'avion des 53 présidents et 53 secrétaires généraux ainsi que les invités et délégués. Diverses dépenses liées au séjour de toutes ces personnalités ont été enregistrées. Les pièces justificatives se trouvent au niveau de la comptabilité du COA, de la banque et de l'Acnoa.

Avez-vous fait une passation de consignes avec votre successeur à la tête du COA ? Si non, est-ce qu’on peut penser que, désormais, aucune écriture comptable n’est possible depuis votre démission ?
Les statuts sont clairs, après ma démission qui est devenue effective après son approbation par le comité exécutif, le président par intérim dispose de tous les pouvoirs dévolus à un président. Je me réjouis, quant à moi, que le comité exécutif ait approuvé mon bilan moral et financier et qu'il ait apprécié à sa juste valeur les efforts et le patrimoine que j'ai laissé aux futures générations. Je reste à disposition pour les passations de consignes.
A. C.

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