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TRANSFÉRÉS ILLICITEMENT À L’ÉTRANGER Comment récupérer les fonds volés ?

En plus des slogans politiques lancés par les Algériens chaque vendredi depuis le 22 février, relatifs au changement radical du système, d’autres slogans qui concernent la lutte contre la corruption sont scandés, réclamant le jugement de tous les corrompus et la récupération de l’argent volé.
Karim Aimeur – Alger (Le Soir) - Si plusieurs hommes d’affaires et de hauts anciens responsables politiques sont en prison, pour des affaires de corruption, la question lancinante qui reste posée est de savoir si l’Algérie pourrait récupérer l’argent volé, notamment celui transféré illégalement à l’étranger et qui est estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars.
La question a été abordée, hier, par l’avocate à la Cour suprême et au Conseil d’Etat, Hind Benmiloud et l’expert en finances Mohamed Boukhari, au forum du journal El Moudjahid.
Expliquant les difficultés de faire une évaluation précise des sommes transférées à l’étranger, Hind Benmiloud a affirmé que l’Algérie peut bien récupérer ces fonds.
«L'Algérie dispose de l’outil juridique pour rapatrier les fonds détournés et transférés à l’étranger et demander le gel des avoirs douteux pour peu qu’existe une volonté politique pour ce faire », a-t-elle déclaré, citant le texte de loi de 2006 relatif à la lutte et la prévention contre la corruption qui est conforme à la Convention des Nations-Unies contre la corruption. Mais la récupération des fonds ne peut se faire du jour au lendemain. Les procédures prennent beaucoup de temps, selon l’oratrice qui a rappelé la possibilité pour des associations et autres représentants de la société civile de se constituer partie civile afin d’exiger, au nom de l’Etat, le rapatriement de l’argent subtilisé, comme cela a été fait par certains pays.
De son côté, Mohamed Boukhari a soutenu qu’il existe des algorithmes qui peuvent faire récupérer une bonne partie de ces fonds, à condition qu’il y ait des structures adéquates pour pouvoir revenir sur la traçabilité des opérations de transfert d’argent suspectées.
Il a expliqué que l’Algérie suit de près le mouvement des capitaux à travers la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), relevant du ministère des Finances.
«Aucun pays étranger ne peut deviner qu’il faut suivre de près une personne tant que son pays d’origine n’en fait pas la demande», a-t-il affirmé, précisant que la possibilité de récupérer les fonds illégalement transférés à l’étranger est conditionnée par l’existence de structures adéquates pour ce faire.
Il a souligné que l’Algérie a enregistré une moyenne de flux illicites évaluée à 11 milliards de dollars en 2015, calculée sur la base d’un rapport onusien qui l’avait estimée à 8 milliards de dollars, contre 14 milliards pour le Fonds monétaire international (FMI), en se référant aux surfacturations et sous-facturations liées au commerce extérieur.
Il y a quelques jours, l’économiste Abdelhak Lamiri a estimé qu’entre 300 et 350 milliards de dollars, soit près de la moitié des fonds alloués au titre des programmes de relance économique, ont été transférés illicitement à l’étranger les 20 dernières années.
Le conseiller fédéral suisse, Ignazio Cassis, a répondu récemment à une proposition du groupe socialiste au Parlement portant sur le gel des avoirs illégitimes des proches de Bouteflika, placés dans des banques suisses. Dans sa réponse, il a affiché la disposition de son pays à collaborer avec les autorités algériennes pour garantir le retour de l’argent pillé par le clan de l’ancien Président.
«En matière de lutte contre les avoirs d’origine illicite, la Suisse a développé un dispositif s’appuyant sur deux piliers principaux : la prévention et la répression », a expliqué Ignazio Cassis, affirmant que la Suisse suit avec attention les développements en Algérie.
K. A.

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