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Atteinte à la vie privée et misogynie Deux nouveaux ministres signent le retour des vieux réflexes

Depuis l’annonce de la nomination du nouveau gouvernement dimanche soir, une bonne partie du web algérien s’est déchaîné sur une personne en particulier : la nouvelle ministre de la Culture, Meriem Merdaci.
Directrice des éditions Champs Libres basées à Constantine, Meriem Merdaci vient d’être nommée ministre de la Culture au sein du nouveau gouvernement de Noureddine Bedoui. Au-delà de la pure provocation et du mépris des revendications populaires que ce remaniement représente, au-delà de l’opportunisme dont font preuve tous ceux qui ont accepté de rejoindre un tel gouvernement, il est impossible de nier que parmi les 27 ministres nommés, Meriem Merdaci est particulièrement et personnellement ciblée par un lynchage féroce sur les réseaux sociaux.
Ce dernier n’avance pourtant que rarement des arguments politiques — du reste évidents — contre la nouvelle ministre de la Culture. Au contraire, c’est d’abord son statut de jeune femme active qui a suscité une vague de délation, de commentaires sexistes et de calomnies. Les réseaux sociaux grouillent depuis dimanche soir de photos privées tirées de son compte Facebook avant qu’il ne soit supprimé, mais aussi de photographies et de vidéos sans aucun lien avec la concernée mais où l’on voit une jeune femme habillée courtement, une autre s’amusant dans une boîte de nuit ou encore animant le meeting du FLN à la coupole du 5-Juillet en soutien au 5e mandat de Bouteflika.
Malgré l’évidence qu’il n’y a aucune ressemblance entre Meriem Merdaci et ces femmes-là, malgré la criante misogynie dénuée de tout reproche politique de la plupart de ces attaques, ces publications envahissent le web et couvrent les rares commentaires purement politiques et éthiques à l’encontre de la nouvelle ministre. Comme elle, mais pas pour les mêmes raisons, Fethi Khouil, ancien humoriste devenu député avant d’être nommé ministre des Relations avec le Parlement, est honteusement brocardé sur les réseaux sociaux. Cette fois-ci, c’est son statut de jeune artiste que l’on juge incompatible avec l’exercice de la politique. Mais comme cela ne suffit pas pour faire le buzz, des photos privées sont largement diffusées afin de ridiculiser la personne alors que, là encore, les arguments politiques ne manquent pas pour souligner l’indignité d’un tel ralliement au gouvernement.
Le mouvement du 22 février ne s’essoufflera peut-être pas mais il peine de plus en plus à garder intacte l’image probablement faussée d’une société transformée par la contestation et la reconquête de l’estime de soi. Les vieux réflexes et comme dans chaque nouvelle nomination d’un gouvernement, ce sont les femmes, les jeunes et les artistes qui en font les frais. Ce régime aura-t-il réussi à imprimer dans l’inconscient collectif que seul est acceptable un ministre inconnu, coupé du peuple, vieux, déconnecté et en éternelle costume-cravate ?
S. H.
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