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Virée à travers quelques centres de vote et les rues d’Alger Entre scepticisme et désir de changement

©Fateh Guidoum / PPAgency
©Fateh Guidoum / PPAgency

Une virée à travers les rues d’Alger-Centre pour prendre le pouls en ce jour d’élections législatives qui interviennent dans des conditions particulières : absence des partis traditionnels de l’opposition, d’une part, et les conditions sanitaires induites par la pandémie de Covid-19, d’autre part. Du côté de la place des Martyrs, quatre citoyens attablés dans la cour d’un café papotent de tout et de rien. Trois autres, assis juste à côté, autour d’un café, discutent du match amical Algérie-Tunisie d’avant-hier. Détour par le marché Bab Azzoun, où l’ambiance est plutôt à la vente et à l’achat, avec un peu moins de mouvement que d’habitude, nous explique un commerçant tenant une boutique d’habillement pour hommes. Rien n’indique encore qu’on est dans un jour de vote.
Ahmed Kessi - Alger (Le Soir) - 10h30. À l’intérieur du CEM Taha-Hocine garçons, un des centres de vote d’Alger-Centre (14 bureaux, 3 199 inscrits), l’ambiance est des plus calmes. «9h : 15 votants. On a enregistré 44 votants à 11h. Le taux montera progressivement à partir de 15, 16h. C’est la tradition à Alger », nous expliquent Chikhi Hocine, chef de centre, et son adjoint.
À l’intérieur de la cour, Amokrane Lakhdar, premier secrétaire de Jil Jadid et candidat du même parti à Alger, nous affirme qu’étant enfant d’Alger, il n’«est pas étonné de voir les citoyens se rendre sporadiquement pour voter. Les Algérois sortiront à partir de 15h. La matinée, il n’y a que les personnes âgées qui se rendent à l’urne », prévoyant un taux de participation à Alger de 25% et à l’échelle nationale entre 35 et 45%. Comment s’est-il retrouvé à Jil Jadid ? avons nous demandé à notre interlocuteur. « Je suis revenu à la politique en 2012, à travers Jil Jadid, qui, je pense, porte en lui ce que j’ai appris par le passé en tant que militant pour la construction d’une Algérie moderne et démocratique à travers des instances librement élues par le peuple », nous répond ce médecin à l’EPSP de Bab-el-Oued et ex-membre de la direction du FFS, démissionnaire au temps du Dr Ahmed Djeddaï.
Evaluant le contexte dans lequel se déroulent les législatives, il ajoute : « Ces élections interviennent dans un contexte global marqué par l’héritage des 20 dernières années durant lesquelles s’est produite une rupture entre le citoyen et les gouvernants et même avec la classe politique. Il faut avoir le courage de le reconnaître», estime-t-il. Ajoutant avec entrain et enthousiasme : « Nous sommes là pour réhabiliter l’action politique à travers la proposition d’un programme politique sérieux, réalisable sur le terrain, et non basé sur des mirages pour se faire élire uniquement, etc. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité politique de faire avancer les choses dans le bon sens. Il est clair, c’est le début du changement. Aujourd’hui, après la chute du système de Bouteflika, il est important pour nous de participer à la construction d’un nouveau régime avec au moins l’entité démocratique que représente le parti Jil Jadid .» Déplorant l’absence des partis de l’opposition, il dira : « Ils ont leurs raisons. Nous respectons leurs positions.»

Le cœur n’y est pas !
« On attend les citoyens. Ils sont les bienvenus », nous dira une dame responsable d’un des bureaux du centre. Visiblement, du moins pour la matinée, les tenants de plusieurs bureaux semblaient s’ennuyer tellement ils se sont retrouvés seuls face à l’urne vide, sans aucun bulletin. Rencontrée à la sortie du centre, habituée à prendre part aux opérations de vote, une dame qui ne s’est pas empressée de voter nous dira : « Il me semble que les gens sont usés, laminés par tant de tromperie par le passé, que la confiance s’est effritée entre les gouvernants et le citoyen.»
Interrogée, une dame d’un certain âge avoue qu’elle votera sans trop de conviction. « Je voterai au cas où ils nous donneraient un toit. Enfin s’ils tiennent compte de leurs promesses », nous dit-elle d’un air crédule. «Tellement la confiance est perdue, ils promettent monts et merveilles pour que les gens votent. Celui qui part laisse la place à son fils », nous dit Mme Ali Yahya, cheffe de bureau d’un autre centre de vote. «Le changement est un rêve. On espère qu’il se réalisera avec ces quelques cadres universitaires », ajoute-t-elle. Près de 12h. Ecole Taha-Hocine filles : 3 556 inscrits (14 bureaux). 9h : 32 votants,
10h : 35 votants et 59 votants à 11h. La majorité des bureaux n’ont pas enregistré plus de 5 à 6 votants. « Seuls le B76 et B70 ont connu 6 et 8 votants. Un bureau sort du lot par 16 votants », nous dira une cheffe d’un bureau de vote, habituée des élections. « C’est le calme plat ce matin, en attendant l’après-midi. La seule différence qu’il y a par rapport aux précédentes élections, c’est l’absence cette fois de surveillants. Un seul est venu curieusement ce matin », nous dit-elle.

L’opposition a manqué au décor de campagne !
Plusieurs citoyens ont déploré l’absence d’une réelle campagne électorale, et regrettent le fait que les partis politiques de l’opposition n’étaient pas de la partie lors de la campagne électorale. «On est frustré par le manque sidéral de débat politique, d’échanges d’idées. Ce n’est plus comme avant», lâche un citoyen, la cinquantaine bien consommée. Et d’ajouter : «Avant, il y avait une atmosphère politique. Maintenant, les partis politiques de l’opposition ne sont pas là. Ils ont manqué au décor de campagne.» «Espérons que cette vague de jeunes apportera un réel changement », commente un citoyen sorti d’un bureau de vote, tout en avouant que ce n’est pas le fait qu’ils soient bardés de diplômes qui serait un gage qu’ils feront mieux que leurs aînés. « En politique, il faut une réelle volonté de faire, de la conviction », note-t-il.
A. K.

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