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Ali Ghediri : «J’assume, quitte à le payer de ma vie»

De la prison de Koléa où il séjourne depuis 23 mois, Ali Ghediri a adressé une nouvelle lettre à l’opinion publique dont le contenu a été dévoilé, hier, à l’occasion d’une conférence de presse animée par ses avocats et son comité de soutien.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Il y a eu à l’ouverture de cette conférence des moments émouvants marqués par la prise de parole du frère du détenu. D’une voix calme, ce dernier s’est adressé à l’assemblée pour traduire toute l’incompréhension, toutes les questions qui entourent le dossier de l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019.
D’autres membres de la famille Ghediri sont aussi présents dans la salle. Ce sont en partie les mêmes visages qui avaient été aperçus il y a plus d’un mois devant la cour d’Alger, dans l’attente d’une décision de la chambre d’accusation après cassation de la Cour suprême. Sa décision fut de maintenir Ali Ghediri en détention, et de transférer son dossier devant la chambre criminelle. Me Miloud Brahimi, l’un de ses avocats présent à la conférence de presse, répète ce qu’il a dit à ce moment : « Dans ma carrière, je n’ai jamais vu un dossier aussi vide .»
Le premier chef d’inculpation, «  transmission de document pouvant nuire à l’intérêt national à des parties étrangères », a été annulé en 2020. Ne reste alors que « l’atteinte au moral de l’armée », indique Me Chafaa, également présent à la conférence, en rappelant que la Cour suprême avait accepté la cassation introduite en notant le ton « péremptoire » utilisé par le juge d’instruction.
En attente d’un procès, Ali Ghediri a donc adressé une nouvelle lettre à l’opinion publique pour remercier d’abord « tous ceux et celles qui me soutiennent, qu’elle qu’en soit la forme, et qui ont manifesté, d’une manière ou d’une autre, leur solidarité avec moi », écrit-il. « Je serais le dernier, dit-il, à inciter, encore moins à encourager qui que soit à s’immiscer dans une affaire en cours de jugement, lorsqu’il s’agit de crime ou de délit présumé ou avéré. Tant mes convictions sont grandes que dans un État de droit, à la justice nous sommes tous soumis.
Force est, cependant, de constater que lorsque l’arbitraire s’érige en règle dans le fonctionnement des institutions, et que les établissements pénitentiaires de la République sont détournés de leur vocation première pour servir de lieu de confinement à ceux que le pouvoir désigne comme opposants pour étouffer leurs voix, le silence devient caution, et la complicité une posture assumée pour ne pas en dire davantage .»  Comme dans une précédente lettre écrite une année plus tôt, il impute sa condition au fait qu’il se soit présenté à l’élection présidentielle de 2019. « Il en est ainsi lorsque ces opposants n’ont fait qu’exprimer une opinion, une idée, un projet de société, ou seulement se porter candidat aux élections présidentielles avec la promesse de rompre avec le système qui a mis l’Algérie à genoux. 
Lorsque les libertés fondamentales font défaut, ces actes banals sont assimilés par les décideurs à un crime, si tant est qu’il le soit, je l’assume même si je dois le payer au prix de ma vie .»
Il se présente également comme étant « le détenu politique le plus ancien, je dirais même le seul de la République », et tient à s’exprimer sur la situation actuelle qui prévaut dans le pays. « Ce sont les mêmes pulsions que celles qui ont animé la révolution pour la citoyenneté le 22 février 2019. Cette révolution incarne, de mon point de vue, autant par sa forme que son contenu, celle du 1er Novembre 1954, et ambitionne d’en parachever les dimensions démocratiques et sociales pour édifier l’État national dont ont rêvé les six éternels .» Ali Ghediri a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 13 juin 2019, dans un contexte de grandes tensions que traversait alors le pays. Contrairement aux attentes de ses avocats et de sa famille, son nom ne figurait pas parmi la liste des détenus d’opinion (cinquante-neuf en tout) libérés le 28 février dernier après l’annonce d’une grâce accordée par le président de la République.
A. C.

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