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Au moment où le personnel médical déplore le manque de moyens La Cnas signe une convention pour des soins en France des enfants atteints de cancer

La Caisse de sécurité sociale a signé une convention avec l’Institut Gustave-Roussy, un centre de lutte contre le cancer en France, pour le transfert des enfants atteints du cancer. Le personnel médical, qui crie au scandale, qualifie ces dépenses d’inutiles pour la Cnas, au moment où ces patients ne disposent même pas de lits d’hospitalisation en Algérie.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Après la ratification du protocole relatif aux soins de santé dispensés en France aux ressortissants algériens assurés sociaux et résidant en Algérie, la Caisse de sécurité sociale signe une nouvelle convention de transfert pour des soins à l’étranger. Il s’agit, cette fois, d’une convention de prise en charge avec l’Institut Gustave-Roussy, un centre de lutte contre le cancer en France. «Un scandale», dénoncent des professionnels de la santé. «Pourquoi envoyer des enfants atteints de cancer se soigner en France, à part l’indication de la greffe de la moelle, il n’y a aucune autre indication pour le transfert à l’étranger, 80% des cancers de l’enfant sont guérissables, et nous avons des génériques de toutes les drogues utilisées dans la chimiothérapie ?» a expliqué le professeur Kamel Bouzid, chef de service oncologie au CPMC et président de la Société algérienne d’oncologie médicale. Le professeur regrette, cependant, les conditions de prise en charge des enfants atteints du cancer. Si le problème des soins médicamenteux ne se pose pas, l’état des quelques structures de soins existantes est déplorable. «C’est malheureux», s’indigne une nouvelle fois le professeur Bouzid qui appelle plutôt à l’amélioration des conditions de prise en charge en Algérie. Le personnel chargé de l’oncologie pédiatrique se retrouve dans l’embarras lorsqu’un patient nécessite une hospitalisation. Les quelques lits mis à leur disposition dans les services hospitaliers sont largement insuffisants. D’un autre côté, la formation en oncologie pédiatrique est inexistante en Algérie. Les quelques médecins existants se sont formés par leur propre initiative. « Si la Cnas dispose à ce point d’argent pourquoi elle ne le dépenserait pas pour la formation des médecins et pour mettre nos structures de soins et les blocs opératoires à niveau ? Ça sera plus bénéfique pour l’Algérie, et un enfant a besoin d’être traité dans son environnement social et familial», souligne-t-on. Pis, «non seulement les transferts vont coûter très cher notamment avec l’Institut Gustave-Roussy, connu par ses tarifications faramineuses, mais la prise en charge à l’étranger ne profitera qu’à une certaine classe, et non à un patient lambda», dénonce un professeur qui a souhaité garder l’anonymat. Pour rappel, le décret présidentiel n° 18/287 du 17 novembre 2018 relatif au transfert pour soins à l’étranger a provoqué la même indignation du personnel médical. Ce dernier appelle à l’équipement des structures hospitalières de moyens et de médicaments. «Les transferts ne profiteront pas à tous les Algériens et les sommes faramineuses que nécessitent les transferts profiteront aux hôpitaux français», dénonce-t-on.
S. A.

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