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Perturbations dans le primaire La grève reconduite pour aujourd’hui

©Toufik-Doudou / PPAGENCY
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La protestation des enseignants du primaire est toujours à l’ordre du jour. La grève cyclique qui s’étale sur trois jours sera ainsi reconduite, dès aujourd’hui. Le débrayage observé la semaine dernière par les instituteurs n’a été que partiellement suivi au sein des établissements scolaires du pays, par rapport aux semaines précédentes. Pourtant, la Coordination nationale des enseignants du primaire qui pilote le mouvement a exprimé sa détermination à arracher ce qu’elle estime être ses droits, annonçant, de ce fait, son intention d’aller vers une grève illimitée. Une décision radicale qui semble diviser les rangs des enseignants grévistes.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Bien que le suivi de la grève soit, ces derniers temps, relatif à l’échelle nationale, le durcissement du mouvement n’est pas écarté pour autant.
Par conséquent, les grévistes essayent, tant bien que mal, de maintenir le cap, même si, il faut le dire, il devient de plus en plus difficile pour ces derniers de motiver les troupes. Et pour cause, les ponctions sur salaire, l’annulation de la prime de rendement et d’autres pressions que subissent les enseignants depuis l’entame de leur mouvement de protestation ont fini par avoir raison de l’enthousiasme du début chez certains. C’est, du moins, la raison avancée par quelques enseignants qui admettent ne plus pouvoir suivre ce rythme, d’autant plus qu’ils en pâtissent à la fin du mois.
Par ailleurs, la radicalisation du mouvement et l’éventuelle option de recourir à une grève ouverte sont loin de ravir ces mêmes personnes, qui ont déjà rejeté la grève cyclique de trois jours. «Nous sommes pour une grève cyclique mais qui ne va pas au-delà d’une journée», a affirmé Sabrina, une jeune institutrice relevant d’une école primaire à Kouba. «A mon avis, le mouvement a grillé les étapes et si ça continue de la sorte, il n’en ressortira rien de bon», a-t-elle averti, ajoutant qu’il faut procéder par étapes. D’autant plus, estime-t-elle, «qu’il y va de l’avenir de milliers d’élèves et que des grèves aussi longues et récurrentes tendent à les déstabiliser».
A cet avis, d’autres enseignants opposent une ferme volonté d’aller jusqu’au bout, et ce, coûte que coûte. Ceux-là considèrent, en revanche, qu’il faut user de «ces moyens de pression pour être pris au sérieux » et, de ce fait, inciter la tutelle à répondre à la plate-forme de revendications portée depuis des mois par les enseignants du primaire. On l’aura compris, les avis divergent et la Coordination des enseignants du primaire essaye toujours de gagner du terrain. Elle demande une entrevue avec le premier responsable du secteur, pour discuter de certains points ayant trait aux doléances des enseignants.
Les enseignants grévistes réclament la révision du statut particulier, avec un reclassement des maîtres du primaire au même grade que les enseignants du secondaire et du moyen, la retraite anticipée, une révision du volume horaire et demandent également à être déchargés des activités parascolaires, comme la surveillance pendant la récréation, la gestion de la cantine ainsi que l’activité sportive. Ils demandent également l’application immédiate du décret présidentiel 266/14, avec effet rétroactif depuis sa délivrance en 2014, le recrutement de superviseurs afin d’assurer l’encadrement des élèves dans la cour, et les cantines afin de permettre aux enseignants de se consacrer à leurs tâches pédagogiques, instaurer le système de spécialisation dans l’enseignement primaire, notamment pour l’éducation sportive, les mathématiques et la peinture, afin de réduire les tâches de l’enseignant.
Pour leur part, de nombreux parents d’élèves, qui soutenaient pourtant le mouvement à ses débuts, regrettent que le recours à la grève soit devenu aussi facile mais surtout aussi fréquent. Pour ces derniers, observer trois jours de grève chaque semaine s’est avéré, au fil des semaines, «préjudiciable» pour les enfants.
Dans la mesure où ce climat a engendré de sérieuses perturbations, certaines classes étant plus touchées que d’autres. Quoi qu’il en soit, la Coordination des enseignants compte poursuivre son mouvement jusqu’à satisfaction de ses revendications.
M. Z.
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