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IL PEINE À CONVAINCRE SES INTERLOCUTEURS La longue complainte de Lakhdar Brahimi

Lakhdar Brahimi a, une nouvelle fois, tenté de convaincre comme il peut de l’utilité d’entamer un processus de sortie de crise en se basant sur «la feuille de route» de Abdelaziz Bouteflika. Son intervention a eu lieu hier, sur les ondes de la Chaîne 3, une occasion que des auditeurs n’ont pas raté pour transmettre leur opinion à l’invité du matin.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Dans sa globalité, le discours de l’ancien diplomate a très peu changé d’intonation, de contenu aussi, mais il y apporte certaines nuances et quelques rares informations permettant de mieux évaluer la situation actuelle.
La première laisse en quelque sorte entrevoir toute la gêne, les difficultés dans lesquelles se trouve l’équipe chargée de faire accepter les réformes proposées par le chef de l’Etat. Dans ce contexte, Lakhdar Brahimi préfère jouer la carte de la prudence en démentant catégoriquement avoir été «mandaté» pour mener cette mission. «Je n’ai, dit-il, été mandaté ni par le Président ni par le gouvernement et personne ne m’a dit ce que je dois faire. Je suis un Algérien à la retraite depuis 1993 (…) je me suis inquiété, j’ai posé des questions et j’ai dit que je voulais voir ce qui se passe, dès mon arrivée, j’ai commencé à dire ce que je pense.» A la question d’un auditeur qui lui reproche de méconnaître l’Algérie, il répond : «Je n’ai jamais rompu avec ce pays, c’est injuste de dire que je ne le connais pas, j’ai de la famille, des amis.»
Dès son arrivée à Alger, l’ancien diplomate entame donc la mission pour laquelle il n’a pas été mandaté. Il se trouve cependant que cette dernière ne se déroule pas comme il l’aurait souhaité.
La journaliste qui l’interroge lui demande s’il n’y a pas impasse aujourd’hui. Son interlocuteur préfère, lui, utiliser le terme «blocage» en espérant qu’il ne s’agit pas d’une «impasse». Pour dépasser ce blocage, il met en avant la nécessité d’entamer de toute urgence un dialogue. «La foule parle, mais personne ne lui parle. Le gouvernement essaye de parler mais on ne l’écoute pas, le dialogue est urgent.» Pour convaincre, Lakhdar Brahimi fait référence à la «Longue marche» de 1934-1935 durant laquelle Mao Tse Toung s’est affirmé chef des communistes chinois avant de fonder la République populaire de Chine. «Le voyage de mille miles commence par un pas», répète-t-il à plusieurs reprises durant l’émission, «savoir à quelle heure elle part, s’approvisionner et surtout l’organiser. Vouloir le changement est compréhensible, la rue a été entendue, c’est très bien mais ça ne peut pas continuer comme cela, ce changement ne peut pas se faire d’un coup de baguette magique, il faut s’asseoir et discuter (…) les manifestations se sont déroulées de manière pacifique, magnifique, il y avait unanimité pour demander l’annulation du cinquième mandat et de l’élection, le Président a accédé à ces demandes. On veut une deuxième république, c’est une très bonne chose, mais pour cela, il faut dialoguer avoir un programme, c’est ce qui manque aujourd’hui (…) la feuille de route du Président est convenable pour commencer c’est le seul qui est venu avec un programme.» Pour tenter d’amorcer ce dialogue, Lakhdar Brahimi a reçu plusieurs personnes ces derniers jours. Certains noms d’hommes politiques et de figures connues ont circulé de manière officieuse. «Ceux que j’ai rencontrés, dit-il sans citer de noms, ont eux demandé à me voir et demandé le dialogue. Ce sont ceux qui se sont institués porte-parole du peuple. A ce propos (rire), je pense qu’ils n’ont pas été désignés par qui que ce soit mais ils disent «partez tous». Très bien, mais pas comme ça, on ne va pas mettre la clé sous le paillasson et partir, il faut que ce soit organisé. En Irak, et après l’invasion américaine, ils sont tous partis, regardez ce qui s’est passé.» Un auditeur l’accuse de brandir à nouveau le spectre de la Syrie et de l’Irak. «C’est une blague cette histoire de faire peur avec l’Irak et la Syrie, c’est aussi une manière de dire que nous sommes différents, mais attention, il y a eu des dégâts (durant les manifestations) une banque a été attaquée, trois enfants morts, un autre est tombé d’un camion, des familles sont endeuillées à cause de cela, oui il faut avoir peur mais pas être paralysé, il faut avancer yeux ouverts que les dangers qui ont endeuillé les autres ne nous arrivent pas.» Il poursuit : «Les changements que réclame le peuple sont compréhensibles, ce qui l’est moins est que ceux qui se disent leaders, cadres meneurs suivent la rue au lieu d’essayer de diriger ce mouvement.» Lakhdar Brahimi estime aussi que le «multipartisme n’a peut-être pas bien fonctionné et que les critiques adressées aujourd’hui au FLN peuvent être adressées à tous les partis.
Pour lui, l’Algérie a raté plusieurs tournants dans son histoire, le premier était en 1962, nous nous sommes éparpillés le 5 Juillet au lieu d’entamer la marche des mille kilomètres, nous n’avons jamais su bien les négocier, nous sommes chaque fois allés dans le fossé, cette crise est une opportunité historique de nous mettre sur les rails pour longtemps mais pour cela il faut s’asseoir et parler (…) la feuille de route du Président est un bon cadre pour le faire.»
A. C.

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