Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Nguessan Bla François, a estimé hier, en marge de la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène des mains au ministère de la Santé, que malgré l’apparition de nouveaux variants, l’épidémie de Covid-19 est globalement contrôlée en Algérie. Il prévient cependant que le moindre relâchement des gestes barrières remettra le pays à la case départ, faisant remarquer que la courbe des contaminations et du nombre de décès enregistre depuis quelques jours des frémissements.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le Dr Nguessan Bla François souligne que l’organisation qu’il représente constate une certaine stabilisation dans l’évolution de la situation sanitaire en Algérie, en relevant toutefois, une augmentation du nombre de contaminations et de décès. Il fera remarquer qu’il est «tout à fait normal dans le cheminement d’une pandémie qu’il y ait par moment, des pics plus ou moins importants».
Il signale que dans un contexte sanitaire aussi particulier, «le maintien des gestes barrières les plus élémentaires demeure le moyen le plus efficace pour parer à la propagation du virus».
Le Dr Nguessan Bla François considère que l’Algérie est «sur la bonne voie et peut endiguer davantage le virus», mais à la seule condition que la population revienne au strict respect du protocole sanitaire, a-t-il insisté.
Évoquant l’enjeu considérable des vaccins contre la Covid-19, ce représentant de l’OMS rappelle que c’est le seul outil qui peut réellement venir à bout de la Covid-19. Cela étant, il regrette qu’en Algérie comme ailleurs, la campagne de vaccination peine à avancer au rythme qu’il faut.
La raison de cet atermoiement est le fait que «le virus frappe de plein fouet le monde entier, engendrant ainsi une grande pression sur les producteurs de ces vaccins», précise-t-il. Nguessan Bla François a assuré dans ce sens que le rôle de l’OMS est de veiller à garantir une «certaine équité dans la distribution des vaccins dans le monde».
S’exprimant sur la Journée mondiale de l’hygiène des mains qui revêt dans cette conjoncture une importance cruciale, ce membre de l’OMS a rappelé que se laver les mains est un geste aussi simple qu’efficace. «L’hygiène des mains reste la mesure la plus efficace pour réduire la propagation des infections au sein de la population et dans les structures de santé», a-t-il souligné.
Il plaide pour la mise en place de «stratégies multimodales», rappelant que la non-observance de l’hygiène des mains est «reconnue comme un facteur significatif au développement de foyers épidémiques».
D’autant plus que plusieurs études suggèrent que l’observance de l’hygiène des mains n’est que de 40% en moyenne chez le personnel soignant, a-t-il indiqué. Présidant cette rencontre, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a signalé que les infections associées aux soins ont constitué ces dernières années, «une préoccupation majeure pour les professionnels de la santé». Il rappelle que ces infections qui sont à l’origine de pathologies graves «sont les résultats indésirables de la mauvaise pratique de l’hygiène des mains lors des soins».
Pis encore, cela «engendre un surcoût difficilement gérable pour le patient et sa famille mais aussi une charge pour le système de santé». Il a estimé que par sa simplicité et son efficacité, «l’hygiène des mains est une mesure primordiale pour réduire les infections et renforcer la sécurité des patients».
Abderrahmane Benbouzid a, en outre, mis en avant l’importance de se laver les mains le plus régulièrement possible, en ces temps de Covid-19.
Les organisateurs de la rencontre ont, par ailleurs, relevé que l’OMS et l’Unicef ont évalué dans le monde, 3 milliards de personnes qui ne possèdent pas d’endroits chez eux pour se laver les mains. Ils ont également fait savoir que deux établissements sur cinq ne sont pas dotés d’installations permettant une bonne hygiène des mains.
M. Z.
