Le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid s’est montré rassurant quant à l’évolution de la pandémie qu’il qualifie de stable, en exprimant néanmoins une appréhension grandissante vis-à-vis de la détection récente de six cas du variant indien du SARS-COV-2 dans la wilaya de Tipasa.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Bien que les données en rapport avec ce variant soient encore peu précises, Abderrahmane Benbouzid a pu préciser, hier, en marge d’une visite d’inspection à l’hôpital Salim-Zemirli (El-Harrach), que le premier cas du variant indien est importé de l’extérieur.
«Il s’agit d’un Indien qui réside à Koléa», a-t-il souligné, avant d’enchaîner : «Tout de suite après l’identification de ce cas, une enquête épidémiologique a été engagée ». C’est ainsi que l’Institut Pasteur est remonté aux sujets contacts affectés par la souche indienne du Covid-19. Ils ont, par conséquent, été mis en quarantaine, a-t-il souligné.
Se prononçant sur la situation épidémiologique qui prévaut, Abderrahmane Benbouzid fait part de son inquiétude quant au caractère permanent de ce virus. D’autant plus que la courbe des contaminations évolue en dents de scie. Il explique que le nombre de cas de nouvelles contaminations n’est pas le problème principal. «C’est plutôt le nombre de décès qui constitue notre baromètre», a-t-il relevé. Et si l’on se fie à cet aspect, « on peut dire que la situation prête à l’anxiété, car dix décès par jour, ce n’est pas négligeable », prévient-il.
Ce dernier soutient que ce virus a acquis, au gré du temps, «une dangerosité et une contagion plus importantes». Il fait savoir que l’Institut Pasteur continue de réaliser des séquençages pour détecter les variants en circulation. Selon lui, la situation demeure relativement stable, et si le protocole sanitaire est scrupuleusement respecté, il est possible d’éviter d’aller vers une troisième vague de l’épidémie. C’est du moins ce qu’il a souhaité. Les gestes barrières constituent, à côté de la vaccination, «les seuls véritables remparts à une propagation du Covid-19 mais surtout de ses variants», a-t-il rappelé. Évoquant à ce propos la cadence de la campagne nationale de vaccination contre le virus, Abderrahmane Benbouzid affirme qu’elle «se poursuit toujours».
Il promet, dans ce sens, que l’Algérie réceptionnera au cours de ce mois, «assez de doses de vaccin pour maintenir la cadence et même de l’accélérer».
Interpellé sur la lenteur de cette campagne, le responsable du secteur a expliqué que l’Inde est le principal pays fournisseur de ces vaccins. Comme la situation sanitaire connaît là-bas une détérioration sévère, «les autorités indiennes ont arrêté d’exporter ces vaccins pour les utiliser au niveau national».
Cependant, Abderrahmane Benbouzid a assuré que des milliers de doses du vaccin russe Spoutnik V devront arriver bientôt en Algérie. «Nous attendons l’arrivée de près de 400 000 nouvelles doses en mai, et nous négocions actuellement pour en avoir un million». S’agissant de la production nationale de ce même vaccin, il fait savoir qu’elle est en cours et sera engagée en principe au mois de septembre.
Il a en outre précisé que 15% du prix ont été payés à l’avance pour certains vaccins. «Ce n’est donc qu’une question de temps pour qu’ils arrivent», a-t-il ajouté.
M. Z.
