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Transition énergétique Le modèle de consommation pointé du doigt

Le modèle de consommation énergétique national pose avec insistance le problème d’efficacité. Difficile d’aborder la problématique de la transition vers des énergies renouvelables avec la politique des prix actuels. Le soutien accordé au fossile doit impérativement être transféré vers l’énergie renouvelable pour en améliorer l’attractivité.
Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Encore une fois, le modèle de consommation énergétique est pointé du doigt. Les spécialistes s’accordent à dire qu’il constitue un frein à toute transition énergétique. Le président de la Commission de régulation de l’énergie et du gaz (Creg) assure qu’actuellement, tout investissement est discrédité par la part énergie qui ne représente que 15% contre 45% au plan mondial. En d’autres termes, les investisseurs ne voient aucun intérêt à réviser leur modèle de consommation énergétique en raison la politique des prix. Résultat, la consommation du gaz naturel explose. A horizon 2030, elle atteindra les 77 milliards de mètres cubes, imposant une réflexion urgente autour de la modernisation du modèle de consommation. Avant d’évoquer toute transition énergétique, il est plus que nécessaire, dit-il, de se projeter sur le long terme pour se consacrer au moyen terme sur la problématique de la rationalisation. Une thématique abordée au cours des 24es Journées de l’énergie au cours desquelles les différents intervenants ont présenté beaucoup d’initiatives pour tenter de réussir la transition énergétique mais pas forcément de stratégie. Le passage d’une énergie fossile à celle renouvelable impose la mise en place d’un écosystème favorable. Si les spécialistes assurent que les 20 prochaines années resteront dominées par le fossile, les années prospères sont déjà derrière nous. La problématique des coûts et des financements reste centrale. Avec un kilowattheure toujours soutenu par les pouvoirs publics, l’attractivité du renouvelable reste toute relative.
Quels que soient les choix qui seront faits, Sonelgaz et Sonatrach tentent de s’y préparer. Le P-dg de Sonelgaz, présent à cette rencontre, a affirmé qu’il y avait eu jusque-là beaucoup d’initiatives qui avaient été prises mais qu’il était temps d’ouvrir un débat national pour créer un écosystème favorable à l’émergence des énergies renouvelables. Il reconnaît qu’en la matière, l’Algérie avait accusé du retard mais ce dernier pouvait être rattrapé grâce à un cadre réglementaire adéquat, les connaissances techniques, les jumelages et la mise en place d’une assurance verte. Le défi, dit-il, est de couvrir une demande énergétique en s’inscrivant dans la durée avec la difficulté « de miser sur l’augmentation des tarifs pour réguler la consommation ». Seule solution « réduire la consommation pour compenser la hausse inévitable du coût unitaire de l’énergie ». Sonelgaz, promet-il, sera un acteur principal dans ce contexte en tant qu’investisseur. Le Pr Chitour, modérant les débats, a averti que si la consommation énergétique se maintenait aux niveaux actuels, en 2030, l’Algérie ferait face à de sérieux défis. Il a appelé à la mise en place d’un conseil national de l’énergie qui aura pour vocation de rassembler l’ensemble des intervenants. Le moment est, dit-il, venu pour ouvrir un débat national, faire les états généraux du secteur et mettre en place une batterie de textes.
N. I.

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