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UN AUTRE PRÉSIDENT DE L’APN SERA «ÉLU» LA SEMAINE PROCHAINE Le processus de destitution de Bouhadja enclenché

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid

Le processus de destitution de Saïd Bouhadja du poste de président de l’Assemblée populaire nationale s’accélère. Comme prévu, le Bureau de l’Assemblée qui a pris le pouvoir dès mardi dernier, à l’issue de la réunion de l’instance de coordination de l’APN, s’est réuni, hier, pour «formaliser» et cette destitution et l’élection d’un nouveau président pour l’Assemblée dès la semaine prochaine.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - La réunion d’hier s’est d’ailleurs tenue dans la salle officielle du Bureau de l’Assemblée, située au cinquième étage du siège de celle-ci, lequel étage abrite également le bureau et le cabinet du président. Huit membres dudit bureau sur dix ont pris part à cette réunion. A savoir, les quatre membres FLN, trois RND, un pour le groupe des indépendants. Les deux membres manquants sont, outre le président de l’Assemblée lui-même, celui du parti islamiste le MSP. Quoi qu’il en soit, le Bureau de l’Assemblée a, à l’issue de cette réunion, rendu public un communiqué faisant état de son constat de «vacance du poste de président de l’Assemblée» et de sa décision de «charger la commission juridique de l’Assemblée de se pencher sur ce cas de vacance du poste de président de l’Assemblée». La commission juridique est ainsi saisie pour se réunir aujourd’hui jeudi. «Elle a huit jours pour se prononcer, selon le règlement intérieur de l’Assemblée», nous explique une source à l’Assemblée. «Mais elle peut tout régler en une seule journée», ajoute-t-on de même source. Ce qui est certain, en tout cas, est le fait que la présidence, qui est derrière cette éviction en règle de Bouhadja, a donné instruction pour que l’APN organise l’élection de son nouveau président dès la semaine prochaine. Comme nous l’annoncions dans notre précédente édition, il sera procédé à la convocation d’une plénière de «reprise» de l’Assemblée populaire nationale qui sera consacrée exclusivement à cette question : régler définitivement le problème de la présidence, en entérinant le constat de vacance du poste et l’élection d’un nouveau président, en remplacement de Saïd Bouhadja. Au-delà des formalités et des considérations juridiques et réglementaires, il était clair dès le départ de toute cette affaire, que le sort de Saïd Bouhadja était, en effet, définitivement scellé, dès lors qu’il avait affaire à Abdelaziz Bouteflika en personne. L’élément déclencheur de cette affaire, à savoir le limogeage, par Saïd Bouhadja, du secrétaire général de l’Assemblée, n’était, en réalité, que le prétexte, l’occasion inespérée que Bouhadja offrait lui-même à Bouteflika pour prononcer son « exécution» ! L’homme était, en effet, dans le collimateur du cercle présidentiel depuis l’été 2017. Son alliance avec l’ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, avait «éveillé» de lourds soupçons chez le locataire d’El-Mouradia et son proche entourage. Depuis, Bouhadja était devenu carrément persona non grata et l’on ne ratait aucune occasion pour le lui montrer. L’exemple le plus flagrant étant, que l’on se rappelle, «l’affaire des médecins résidents». Au plus fort de la protestation des médecins résidents qui avait commencé en novembre 2017, Saïd Bouhadja annonçait, publiquement, être disposé à recevoir les protestataires. De suite, «un appel dissuasif» l’obligera à se rétracter et à perdre publiquement la face ! Ce désaveu public était un signe qui ne trompait pas, déjà. En refusant de réhabiliter le secrétaire général limogé, comme demandé par El- Mouradia, Bouteflika donc, via le secrétaire général de la présidence de la République, Habba El Okbi, Bouhadja s’inscrira, de fait, dans une logique de «confrontation » directe avec Abdelaziz Bouteflika. Ce qui déclenchera contre lui la lourde armada de l’ensemble des instruments de l’Etat qui prendra la forme d’une motion de retrait de confiance communément signée par l’ensemble des députés de l’Alliance présidentielle, des camouflets à répétition de la part du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Défense nationale et, surtout, les réponses sèches transmises par El-Mouradia, via le Premier ministre Ahmed Ouyahia. «Il n’y aura pas de dissolution de l’Assemblée : l’élection présidentielle aura lieu en avril 2019» étaient les deux messages que Ouyahia était chargé de transmettre à Saïd Bouhadja, en plus, bien sûr, du fait de l’inviter «à se retirer dignement».
K. A.

 

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