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RÉCUPÉRATION DE L’ARGENT DE LA CORRUPTION Le règlement à l’amiable fait débat

Le règlement à l’amiable préconisé par le gouvernement dans son plan d’action à l’effet de récupérer ne serait-ce qu’une partie des deniers publics détournés, et dont beaucoup d’auteurs parmi l’ancien personnel politique et les hommes d’affaires croupissent en prison au moment où d’autres sont en attente de leurs procès ou en fuite à l’étranger, suscite bien de réserves de la part de députés.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - C’est sous le générique de «réconciliation économique» que le Premier ministre et ministre des Finances a préconisé, hier lundi, lors de sa présentation par-devant les membres de l’Assemblée populaire nationale, du plan d’action de son équipe, le règlement à l’amiable avec les hommes d’affaires croupissant en prison à l’effet de récupérer les colossales sommes d’argent détournées et que les lourds dossiers de corruption déjà traités ou en cours de traitement par la justice ont été éventés.
Une «idée» pas du tout nouvelle pour avoir été déjà émise par certains acteurs politiques dont notamment les président du front el Moustakbal et du mouvement el Binaa qui siègent dans le gouvernement. Dans un meeting électoral des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé, Abdelaziz Belaïd s’est dit prêt à entamer les négociations avec les hommes d’affaires en prison pour des affaires de corruption, dans le but, selon lui, de «récupérer l’argent du peuple en échange de leur libération», car, a-t-il expliqué, «ces hommes d’affaires son restés en prison sans pour autant parvenir à un quelconque résultat».
Hier lundi, donc, cette épineuse question retenue dans le programme d’action du gouvernement a suscité l’intérêt de nombre de députés, entre ceux qui y voient la solution idoine pour récupérer ne serait-ce qu’une partie de l’argent détourné et ainsi parvenir à une «réconciliation qui créerait la stabilité et attirerait les investissements, comme le soutient un député du front el Moustakbal dont le président a été le tout premier homme politique à oser lancer le débat autour. Un avis que l’on partage totalement au mouvement el Binaa, le chef de son groupe parlementaire affirmant que ce modèle de réconciliation économique a bien fait ses preuves par bien de pays qui ont connu pareil fléau de la corruption».
Kamel Benkhellouf soutient qu’il «n’y a pas de solution autre que cette réconciliation économique devant l’impossibilité de récupérer tout l’argent détourné par les membres de la îssaba, surtout celui placé dans des banques étrangères». «Quel est ce pays qui accepterait qu’on récupère de ses banques de l’argent ?», s’est-il interrogé, estimant, néanmoins, «primordial d’encadrer cette option de règlement à l’amiable d’un mécanisme juridique», pour, selon lui, tout dérapage». Pour Benkhellouf, cette option de réconciliation économique «ne signifie nullement une quelconque amnistie et absolution des hommes d’affaires en prison pour des affaires de corruption de leurs crimes». «Il s’agit, a-t-il expliqué encore du moindre mal en concédant simplement une réduction de la peine au prorata du montant de l’argent récupéré».
Ce que l’on ne partage pas du tout du côté du Mouvement de la société pour la paix. «Il s’agit là d’un renoncement flagrant à une des revendications du mouvement populaire qui ne cessait de réclamer le jugement des personnes impliquées dans des affaires de corruption», déclare le chef du groupe parlementaire du parti islamiste. Et le «comble», ajoute Ahmed Sadouk, est que cette réconciliation économique a été «introduite dans le chapitre du plan d’action du gouvernement consacré à la «moralisation de la vie politique et publique nationales». C’est «tout le contraire qui se produira avec cette disposition qui ne fera, poursuit notre interlocuteur, que consacrer l’impunité». Sadouk qui soupçonne «les restes de la îssaba d’être derrière cette idée», dit «ne pas saisir le sens de cette démarche».
Et ces réserves à l’encontre de cette option d’un règlement à l’amiable émanent également de députés du parti du Front de libération nationale. Ahmed Rabhi s’est, en effet, dit «étonné» par cette disposition, s’interrogeant dans la foulée, sur les «arrière-pensées» de ses «inspirateurs».
Il est utile de rappeler que les débats autour du plan d’action du gouvernement devraient se poursuivre jusqu’à demain mercredi avec l'intervention des chefs des groupes parlementaires en sus des réponses du Premier ministre aux questions soulevées par les députés lors de ces débats. Et après-demain jeudi, une séance plénière sera consacrée au vote de ce texte.
M. K.

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