La gestion de l’actuelle direction nationale du Rassemblement national démocratique, ponctuée d’un «net recul» en matière de participation aux élections locales anticipées prévues le 27 novembre prochain, ne semble pas plaire à certains cadres qui sont sur le point d’enclencher un mouvement de contestation.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un groupe de cadres dont des membres du Conseil national du parti est sur le point d’enclencher un mouvement de contestation de l’action de l’actuelle direction nationale du Rassemblement national démocratique. Ils ont, dans ce sens, interpellé, le 29 septembre dernier, le secrétaire général du parti, Tayeb Zitouni, sollicitant une audience. Sauf que jusqu’ici, cette démarche ne semble pas avoir eu l’effet escompté, regrette Ali Slimani, un des neuf cadres, auteurs de cette initiative. «Nous n’avons pas reçu de réponse à notre demande de réunion avec le secrétaire général du parti», affirme, dépité, l’ancien patriote et député de la première mandature pluraliste à l’Assemblée populaire nationale (1997-2002).
Avouant avoir rencontré, en compagnie de ses camarades Zitouni, juste après son élection à la tête du parti à la fin mai 2020, l’ex-député de Blida regrette que le secrétaire général du parti «n’ait pas honoré ses engagements», notamment, selon lui, celui «d’insuffler du sang neuf au parti». Bien au contraire, poursuit-il sur un ton amer, «la vieille garde est toujours aux leviers du parti et l’argent sale est toujours de mise», dénonçant «l’exclusion dont sont victimes beaucoup de militants à l’occasion des élections locales anticipées du 27 novembre prochain».
Un scrutin à l’occasion duquel le parti «manquera comme jamais auparavant, de nombreuses circonscriptions électorales», soutient notre interlocuteur, citant l’exemple de Blida où, selon lui, le RND «ne sera présent que dans cinq communes déshéritées sur les 25 que compte la wilaya». Les cas sont encore plus graves, poursuit-il, dans les wilayas de Médéa (16 sur 64, Tizi-Ouzou (2 communes sur 67), Béjaïa (une commune sur 52), Skikda (20 communes sur 32) et surtout Alger où le parti n’a présenté de listes électorales que dans 26 communes sur les 54 que compte la capitale.
Une situation au niveau d’Alger que Slimani qualifie de «catastrophique après le score humiliant aux élections législatives anticipées du 12 juin écoulé puisque le parti n’a eu aucun siège parlementaire». Ceci dit, l’ancien député de Blida tient à préciser que leur mouvement de contestation mené actuellement par neuf membres représentant diverses régions du pays dont Boualem Zidane, Rabah Belarbi, Mustapha Zeroual, Kaddour Merouane, Ahmed Guettiche, Tabet Khadraoui, Mohamed Nennouche et Miloud Moulay-Omar, «n’a rien à voir avec le contexte électoral actuel puisque, explique-t-il, notre démarche consiste à rassembler la grande famille du RND autour des fondamentaux ayant été derrière sa création». «Notre mouvement n’a rien de similaire avec celui au parti du Front de libération nationale», ajoute encore Slimani.
Ceci dit, et s’il reconnaît le recul du parti en termes de participation au futur scrutin local anticipé, le chargé à la communication au sein du RND, lui, trouve un explicatif. Pour Larabi Safi, «c’est la loi électorale qu’il faudra pointer du doigt pour être derrière cet état de fait qui n’est pas le propre du RND. Regardez, le FFS, le MSP et El Binaa menacent de se retirer de la course par la faute de cette loi». Et d’accuser «certaines instances qui n’ont rien à voir avec le processus électoral de fausser ce dernier». «Si nous, au RND comme c’est le cas au FLN, nous ne rouspétons pas beaucoup à ce sujet, c’est parce que notre référent qui fait de nous un parti aux côtés des institutions de l’État en tout temps ne nous le permet pas», explique le porte-parole du RND qui, ceci dit, se réjouit «qu’en dépit de tout cela, le parti ait pu présenter 1 100 listes pour les APC, soit 80% des communes, et 52 autres listes APW, soit 89% des wilayas».
Et à Larabi Safi de souligner que «l’essentiel n’est nullement dans le quantitatif des listes présentées, mais dans les résultats finaux de ces élections locales anticipées à l’issue desquelles le parti compte tirer son épingle du jeu». «Beaucoup de partis ont prétendu avoir présenté des listes sur l’ensemble des circonscriptions électorales et nous avons vu peu après la réalité de leur participation», déclare, enfin, le chargé à la communication du RND.
M. K.
