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JUSTICE Le tribunal de Blida instruira cette semaine le dossier Nezzar

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid
Le tribunal militaire de Blida s'apprête à entamer officiellement l'instruction du dossier Khaled Nezzar, a-t-on appris hier mercredi de sources proches de l'affaire.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le dossier de l'ancien ministre de la Défense a été ajouté à celui des prévenus poursuivis pour conspiration et atteinte à l'autorité militaire mais son traitement et son issue dépendront des suites qui seront données au mandat d'arrêt international lancé dernièrement par ce même tribunal.
En d'autres termes, les magistrats en charge de cette lourde affaire vont ouvrir incessamment une instruction qui nécessite normalement l'audition du concerné, mais ils seront forcés de constater que les trois convocations réglementaires qui lui ont été adressées sont restées sans réponse et qu'il demeure toujours établi hors du territoire national.
Des avocats d'autres prévenus poursuivis dans la même affaire, (ils sont trois : les généraux Tartag, Toufik, et Saïd Bouteflika) expliquent la manière dont peut être alors traité le dossier. Me Farouk Ksentini nous fait ainsi savoir que le magistrat peut aller vers la séparation des affaires, «un traitement seul», ou un jugement par défaut. Me Miloud Brahimi, penche, quant à lui, pour la seconde option compte tenu du fait que le nom de Khaled Nezzar a été inclus dans celui du groupe poursuivi pour complot et atteinte à l'autorité militaire.
Une certitude, apprend-on par ailleurs, le tribunal militaire de Blida s'apprête à écouter, au courant de la semaine, Saïd Bouteflika sur la base du témoignage apporté à la fin du mois d'avril dernier par Khaled Nezzar. Un témoignage incroyable, des révélations en fait, à travers lequel l'ancien ministre de la Défense accablait le frère conseiller de Bouteflika en révélant son intention de décréter l'état d'urgence ou l'état d'exception pour mettre fin aux manifestations contre le cinquième mandat, mais aussi en révélant son projet de limoger le chef d'état-major qui réclamait la démission de l'ex-Président.
Quatre jours après la parution de sa lettre, il a été procédé à l'arrestation de Tartag, Toufik et Saïd Bouteflika et leur placement en détention provisoire à la prison militaire de Blida.
Trois semaines passent, Khaled Nezzar est convoqué par le magistrat de la justice militaire et auditionné en tant que témoin sur la base des propos qu'il a tenus. Jusque-là, son témoignage semble être versé dans les documents à la décharge des prévenus, mais des événements paraissent ensuite inverser la tendance.
D’Espagne, où il est hospitalisé pour plusieurs maladies, l'ancien ministre de la Défense entre en guerre ouverte contre le chef d'état-major. Ses tweets incendiaires défraient la chronique, ses accusations rédigées au vitriol sont très suivies par l'opinion qui apprend, en même temps, qu'un mandat d'arrêt international a été lancé contre Nezzar, son fils auparavant frappé d'ISTN, et un intermédiaire entre l'ancien ministre et Saïd Bouteflika.
Aux dernières nouvelles, Nezzar se trouverait toujours en Espagne, un pays membre de l'Union européenne doté d'une législation qui ne permet pas d'extrader les personnes encourant la peine de mort. Les faits pour lesquels est poursuivi Nezzar sont, cependant, basés sur des articles du code pénal militaire qui prévoient des peines variant entre vingt ans de réclusion, la réclusion à perpétuité mais aussi la peine capitale. Au cours des semaines précédentes, plusieurs experts en matière juridique ont, de ce fait, émis des réserves sur la possibilité d'aboutir à une extradition. Il s'agit surtout de procédures très lentes, avait rappelé Me Miloud Brahimi dans ce cadre.
Cette affaire a, naturellement, mis un frein à la clôture de l'instruction du dossier du groupe qui se trouve déjà en prison. Le fait que le tribunal militaire de Blida ait décidé d'instruire le dossier Nezzar est aussi le signe que l'instruction de l'affaire globale tire aussi à sa fin.
Les avocats seront informés de la date du procès quinze jours auparavant. Des informations insistantes affirment que les citoyens auront droit à des séquences télévisées du jugement.
A. C.

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