Les réponses proposées par les élèves lors des examens nationaux sont passées au peigne fin. Des inspecteurs planchent sur les copies des élèves pour tenter de déterminer les lacunes et les mauvaises réponses les plus récurrentes. Objectif : parfaire le guide d’élaboration des sujets d’examen.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Un échantillon des copies des élèves ayant passé les examens des trois cycles de l’éducation nationale est examiné par des inspecteurs. Il ne s’agit pas de les corriger à nouveau mais d’analyser le contenu des réponses. Un exercice auquel se livrent, depuis le début de la semaine, des inspecteurs des matières scientifiques mais également ceux des sciences sociales. Les ateliers ont un double objectif : celui de tenter de comprendre les mécanismes poussant les candidats à privilégier un sujet par rapport à un autre mais également d’analyser les réponses pour détecter les lacunes qui reviennent le plus souvent. Un exercice à visée purement pédagogique qui permettra au département de l’éducation d’affiner davantage le contenu du guide relatif à l’élaboration des sujets d’examen. Depuis son arrivée à la tête du ministère de l’Education, Nouria Benghabrit a fait de la réforme des examens son cheval de bataille. La problématique du contenu des sujets d’examen a à plusieurs reprises été évoquée par la ministre de l’Education. Benghabrit n’a eu de cesse de dire qu’il n’était pas normal de persister à élaborer des sujets qui ne font appel qu’à une seule compétence des élèves, à savoir la restitution. Rarement les sujets élaborés font appel à l’esprit de synthèse ou d’analyse. Une tendance qui perdure depuis des années en dépit des réformes et des contreréformes. Le dossier ouvert depuis de longues années n’a toujours pas abouti à un changement en faveur d’un rééquilibrage des sujets d’examen. Il s’agit pourtant d’une revendication portée par un grand pan de la famille de l’éducation qui constate, impuissante, que les compétences des élèves ne soient pas exploitées. Conséquence directe de ce mode d’examination, les enseignants au niveau du cycle universitaire se plaignent du niveau des nouveaux bacheliers. Même ceux ayant obtenu leur baccalauréat avec de bonnes moyennes sont incapables de synthétiser, de produire un écrit cohérent ou de faire des exposés de qualité. Habitués à apprendre par cœur, les étudiants se retrouvent handicapés et privés de compétences pourtant requises pour pouvoir faire un cursus universitaire de qualité.
N. I.
