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Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer Les nouveaux défis de la presse professionnelle

©Samir Sid
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Le ministre de la Communication, le Pr Ammar Belhimer, a détaillé les principaux axes de la nouvelle loi organique censée définir et garantir l’exercice de la liberté de presse consacrée par la Constitution. Dans un entretien accordé au site d’information Algérie54, il a précisé que «le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté».
L’activité de la presse sous toutes ses formes (journaux, sites, télévisions) ne peut être interdite qu’en vertu d’une décision de justice. Ce sont des dispositions de la loi organique relative à l’information dont la révision permettra un meilleur encadrement du secteur. Le débat sera ouvert prochainement par les deux Chambres du Parlement, selon le Pr Ammar Belhimer, soucieux de l’évolution qualitative d’une presse nationale répondant aux standards internationaux et accompagnant le développement technologique.
L’installation d’un Conseil d’éthique et de déontologie pour la presse écrite annoncé plusieurs fois et différé également à maintes reprises ne devrait pas tarder. Le Pr Belhimer a précisé que «les dispositions de la loi organique consacrent clairement le Conseil national de la presse comme autorité d’autorégulation qui abritera deux autres organes, en fait deux commissions, qui intéressent tous les partenaires sociaux, aussi bien l’éditeur ou directeur de la publication que les journalistes de sa rédaction, à savoir : la commission de la carte d’identité professionnelle de journaliste et la commission d’éthique et de déontologie». Abordant la question de la presse électronique «au cœur de luttes féroces d’intérêts et de pouvoirs», selon les termes du ministre de la Communication qui explique : «Nous vivons aujourd’hui la fin d’une époque.» Selon lui, les supports de la presse changent sous l’effet des nouvelles technologies, même si les fondamentaux du journalisme restent intacts. Cependant, deux grandes tendances se distinguent : «D’une part, le poids des nouveaux supports, avec la disparition du papier, la domination de la presse en ligne et la migration de la publicité, avec une atténuation des enjeux liés à la production de contenu sur la Toile et d’autre part, l’avènement des plates-formes, comme Facebook et Google, qui n’est pas sans incidences nouvelles sur des démocraties représentatives en mal de participation.»

140 accusés de réception pour les sites électroniques durant le premier semestre de 2021
Pour le ministre de la Communication, la presse papier est en voie de disparition, face à l’avancée impitoyable de la presse électronique et il est tout à fait normal que «ceux qui ont tiré leur gloire et leurs ressources, parfois considérables, s’accrochent mordicus à l’ancien support».
Le premier responsable du secteur insistera encore pour dire que « l’offre de papier journal a été laminée par une presse électronique qui s’impose par son instantanéité et sa disponibilité en tout lieu». L’Algérie, comme beaucoup de pays au monde, n’échappe pas à la règle puisqu’il y a une tendance à la baisse pour les journaux en papier et le nombre de leurs lecteurs. Chiffres à l’appui, «l’industrie de la presse papier est entrée dans une phase de ralentissement puisque entre 2010 et 2018, les ventes de papier journal (impression des titres papier) ont baissé de 80%». Les quotidiens algériens ont ressenti le changement et s’efforcent de l’accompagner via les versions électroniques sur internet dont le mouvement s’est accéléré particulièrement durant la décennie 2000 sous l’effet de l’ouverture à la concurrence du secteur de la poste et des télécommunications.
Il a souligné que plus de 140 accusés de réception de déclarations de sites électroniques ont été remis durant le premier semestre de l’année 2021 dans l’objectif de les domicilier avec l’extension du nom de domaine (.dz), et leur octroyer une attestation d’enregistrement.
S’agissant des mécanismes dont bénéficient les journaux électroniques, des normes spécifiques relatives à la publicité électronique seront fixées par la loi de la publicité. Un nouveau paradigme doit régir le sponsoring et les annonces, avec notamment l’amendement de l’ordonnance n°247-15 portant organisation des marchés publics et délégation du service public dont l’article 61 rend obligatoire le recours à la publicité par voie de presse – dans 2 quotidiens nationaux et l’amendement élargira la publication obligatoire aux sites électroniques enregistrés.

La publicité passe de plus en plus par internet
La question épineuse de la publicité a été abordée également par le premier responsable du secteur qui souligne qu’à «la différence de ce qui se passait avant l’an 2000, les médias doivent se battre pour un montant non croissant d’annonces».
Selon lui, l’effondrement de la presse papier quotidienne dans la captation des annonces est vertigineux, «en 2021, elle ne représente plus que 5% des investissements publicitaires mondiaux des marques (contre 36% en 1995)». En Algérie, «nous continuons à nier des réalités troublantes : la manne publicitaire, notamment celle des administrations émettrices de la commande publique, est réservée à la presse papier qui affiche des niveaux de tirage réduits à leur portion congrue».
Ainsi, les imprimeries publiques ont totalisé en 2020 un tirage annuel de 158 795 056 exemplaires pour les 105 titres recensés y compris les tirages non distribués et les invendus. «Cela donne une moyenne quotidienne à peine équivalente à celle des seuls tirages des quotidiens Ech-chourouk ou El Khabar pris séparément dans les années 1990.»
Citant un sondage Immar d’avril 2019 qui répartissait les populations algériennes quotidiennement exposées aux médias, on trouve 18 millions de téléspectateurs, 17 millions d’internautes face à 3 millions d’auditeurs et 2,6 millions de lecteurs. Un autre rapport publié en février 2021, celui de Datareportal, indique que le nombre d’utilisateurs d’internet en Algérie est en hausse croissante, atteignant 26, 35 millions en 2029.

Des financements étrangers de médias locaux
En évoquant le financement étranger de certains médias nationaux dans le cadre du financement des ONG, le Pr Belhimer précise : «L’article 29 de la loi sur l’information souligne, de manière claire et précise, que l’aide matérielle directe et indirecte de toute partie étrangère est interdite.» Le même article oblige tous les médias écrits et audiovisuels à «déclarer ou à justifier l’origine des fonds constituant leur capital social et ceux nécessaires à leur gestion, conformément à la législation en vigueur».
Quant aux télévisions, radios hertziennes ou satellitaires, WebTV et Web-radios, «la loi n°14-04 du 24 février 2014 énonce de manière nette, la stricte obligation de justifier de l’exclusivité nationale du capital social ainsi que de l’origine des fonds investis».
Intransigeant, Belhimer insistera pour dire que le non-respect de ces différentes dispositions expose nécessairement ses auteurs éventuels aux sanctions prévues par les textes.
Synthèse Ilhem Tir

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