Tandis que les mesures de restrictions liées au Covid-19 s’assouplissent de semaine en semaine, elles restent toujours de rigueur pour certains établissements réservés aux réjouissances. C’est le cas des salles des fêtes qui devraient rester fermées encore pendant un moment. Une nouvelle qui ne réjouit point les exploitants et gérants de ces espaces qui se considèrent comme les grands oubliés du « déconfinement», dans la mesure où toutes les autres activités ont repris depuis plusieurs mois.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les autorités justifient cette décision par un souci de préservation de la santé publique. La réouverture des salles des fêtes, lieux de rassemblements de masse, constitue une menace de propagation de l’épidémie de Covid-19 qui sévit toujours malgré une nette décrue. Cependant, les gérants des salles des fêtes avancent un contre-argument qui, selon eux, démontre que cette mesure est « inutile ». D’après eux, la fermeture de ces espaces n’empêche nullement l’organisation de fêtes de mariage et autres. Plus grave encore, « cela se déroule souvent dans des maisons exiguës et sans le moindre respect des mesures barrières », s’est insurgé Ahmed Belaïd, propriétaire d’une salle des fêtes à Zéralda (Alger). Il dit ne pas comprendre cette situation. « J’ai accusé d’énormes pertes financières. Il m’est impossible, même en cas d’ouverture, de compenser le manque à gagner », se plaint-il. Ce dernier souligne que plusieurs demandes ont été formulées par les exploitants des salles des fêtes aux autorités, mais celles-ci semblent totalement «indifférentes à notre sort». Comme Ahmed Belaïd, d’autres gérants de ces établissements ont exprimé les mêmes inquiétudes. Ils se disent pourtant disposés à respecter toutes les conditions qu’on leur imposera si on autorise la reprise de leurs activités. « Nous accepterons toutes les conditions liées à la prévention. Tout ce qu’on demande, c’est de nous laisser travailler », soutient un responsable d’une petite salle des fêtes située à Bab-Ezzouar.
Selon lui, la fermeture de ces espaces n’a aujourd’hui pas grand intérêt, dans le sens où « des citoyens continuent de se rassembler dans les villages, appartements et hangars pour célébrer les fêtes de mariage au vu et su de tous ». Il attire également l’attention sur le fait que cette situation de blocage n’a pas seulement pénalisé les gérants de ces espaces. « Tous les emplois qui prospéraient grâce à cette activité ont été touchés d’une façon ou d’une autre.» Il ajoute que cet état de fait ne profite pas à l’économie nationale, bien au contraire.
Plusieurs artistes dont les activités sont plus prospères lors des fêtes de mariage ont, eux aussi, évoqué leur désarroi face au prolongement de la fermeture des salles des fêtes. Les autorités évoquent, quant à elles, la prudence en optant pour le choix de maintenir la fermeture des salles de fêtes. Du moins, tant que le virus court toujours. C’est justement ce qui angoisse les parties activant dans l’événementiel, qui demeurent incertaines quant à leur sort.
D’aucuns ont su s’adapter à la conjoncture en réadaptant leurs activités, chose qui est beaucoup moins évidente pour d’autres. Les propriétaires de ces endroits ont déjà fait front commun, et adressé une lettre ouverte au président de la République, lui demandant de promulguer la levée de la fermeture des salles des fêtes.
M. Z.
