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SAMI AGLI S’INQUIÈTE : «L’informel ? Un danger pour la sécurité du pays»

©Samir Sid
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La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) s’inquiète de l’ampleur prise par le marché informel et appelle à la mobilisation de tous pour le combattre.
Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune a estimé la masse monétaire qui circule dans le circuit informel à 90 milliards de dollars. « Ce montant nous donne froid dans le dos. C’est presque la moitié de l’économie nationale », s’est alarmé, hier, le président de la CAPC, Mohamed Sami Agli, lors d’une conférence de presse animée au siège de l’organisation patronale à Alger.
Soutenant que le marché informel constitue un « véritable danger pour la sécurité du pays si jamais l’argent qui y circule est utilisé à mauvais escient », le conférencier a appelé à la mobilisation de tous pour combattre l’informel qui doit être, selon lui, une priorité nationale.
Sami Agli a plaidé pour des mesures « urgentes » et «courageuses », souhaitant qu’au moins, la moitié du montant avancé par le chef de l’État soit intégrée dans le marché officiel. Il a expliqué que le marché informel déstructure l’économie nationale, impose une concurrence déloyale, et touche à la compétitivité de l’État à l’extérieur.
Le conférencier s’est attaqué également à la bureaucratie qui freine, selon lui, l’investissement et fait perdre du temps aux entreprises et de l’argent au Trésor public.
Il a appelé à combattre ce fléau qui est, a-t-il soutenu, « une responsabilité collective » et à débloquer l’investissement. Le président de la CAPC a appelé, en outre, à la stabilité juridique afin de garantir l’attractivité de l’État pour les investisseurs étrangers qui se plaignent de cette instabilité et des changements qui touchent à chaque fois les lois.
Sami Agli a appelé, par ailleurs, à renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, expliquant que « nous ne pouvons pas construire une économie forte sans un pouvoir d’achat fort qui en est le moteur ».
Et d’affirmer que la mobilisation de tous les acteurs est nécessaire pour la réussite du plan de relance économique du gouvernement dont il salue la teneur.
Face à « la précarité économique » qui touche l’entreprise, confrontée à d’énormes difficultés depuis 2019 en raison du mouvement populaire et de la pandémie de Covid-19, le président de cette organisation patronale plaide pour « des mesures d’urgence et de rupture » en faveur des petites entreprises qui n’ont pas les moyens de faire face à la gravité de la crise afin de les sauver de la disparition.
Le conférencier s’est dit « inquiet » de la situation générale de l’entreprise mais, en même temps, « optimiste » quant à la reprise, décelant dans le discours officiel des messages apportant de la confiance.
Exprimant son opposition à l’endettement extérieur, l’orateur s’est, toutefois, dit favorable au recours de l’entreprise à la levée de dettes sur le marché international sans que l’État fasse aucune garantie.
Interrogé sur l’industrie automobile dont le projet d’implantation en Algérie a échoué, l’orateur a affirmé que le pays n’est pas obligé d’avoir cette industrie et que celle-ci ne lui est pas indispensable.
« Nous l’avons essayé mais il ne faut pas s’entêter à le faire. C’est un mirage. Il faut voir ailleurs et investir dans d’autres secteurs et ne pas perdre du temps », a-t-il suggéré.
K. A.

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