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37 Produits importés passent à la production L’offre locale de médicaments s’élargit

La production nationale de produits pharmaceutiques continue d’enregistrer des performances. Le ministère de l’Industrie pharmaceutique a annoncé que, depuis le début de l’année, trente-sept produits pharmaceutiques importés sont passés à la production locale. L’offre locale de médicaments s’élargit pour permettre de garantir la sécurité d’approvisionnement en médicaments notamment essentiels. Actuellement, trois médicaments sur quatre sont fabriqués localement. Mieux, au moins cinq dossiers de fabrication des médicaments innovants sont déposés auprès du ministère de l’Industrie.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le manque d’approvisionnement et les longues listes de produits pharmaceutiques en rupture récurrente sont-ils derrière nous ? Le ministre de l’Industrie pharmaceutique prend les choses en main pour, au moins, diminuer la crise des ruptures. Comment ? La piste la plus efficace, c’est, évidemment, de devenir indépendant en matière de production, notamment en produits essentiels. C’est pourquoi les producteurs locaux sont dans la ligne de mire du département de Lotfi Benbahmed. Ces derniers sont tenus de réaliser de bonnes performances pour améliorer le taux de couverture nationale. En contre-partie, la tutelle s’engage à lever les obstacles existants qui freinaient, jusque-là, les producteurs.
C’est ainsi qu’un comité économique intersectoriel des médicaments a été installé depuis janvier dernier. Faisant le bilan de ses réalisations, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a indiqué que ce comité a réalisé, depuis, le traitement de 1351 dossiers dont 1040 produits fabriqués localement et 297 produits importés.
Ce comité a également permis d’orienter les investisseurs vers des produits à forte valeurs ajoutée. L’accélération du traitement des dossiers a fait qu’aujourd’hui, 37 médicaments importés sont passés à la production locale, a annoncé le département de Benbahmed.
Ces médicaments, souligne-t-on, constituent une substitution directe à l’importation. Ce qui a permis de générer, pour ces seuls produits, une économie de près de 100 millions de dollars, précise la même source.
Le bilan établi par Benbahmed fait état également de l’enregistrement des médicaments génériques avec 34 produits pharmaceutiques hospitaliers et 27 médicaments biosimilaires dans le but de pallier les situations monopolistiques en favorisant la concurrence pour la baisse des prix.
Bloqués depuis plus de trois ans, les médicaments biosimilaires ont été libérés par ce comité intersectoriel qui a tenu à imposer, au moins, deux fournisseurs pour chaque produit biosimilaire pour éviter les situations de monopole. Actuellement, trois médicaments sur quatre sont fabriqués en Algérie.
En valeur, l’industrie locale représente 66%, et en volume, elle a atteint les 76%, réduisant ainsi la facture d’importation des médicaments de 500 millions de dollars en 2021. Des économies ayant été réalisées, se targue le département de l’Industrie pharmaceutique, grâce à la croissance importante de la production nationale. Ainsi, plusieurs dizaines de produits sont passés de l’importation à la production locale.
S. A.

Dr Réda Kessal, président du comité intersectoriel des médicaments, au soir d’Algérie :
«Nous allons baisser la facture d’importation»

Le Soir d’Algérie : Pourquoi, ce n'est que cette année, que les producteurs se sont lancés dans la fabrication locale de ces 37 molécules ?
Dr Kessal :
Dans l’ancienne réglementation, il n’y avait pas de mesures incitatives pour encourager les fabricants à passer à la production locale. Or, nous avons introduit, dans la nouvelle réglementation, un article qui fait qu’un fabricant qui passe à la fabrication locale d’un produit, peut bénéficier du même prix que celui de l’importation. Cette mesure va beaucoup encourager les opérateurs locaux à introduire de nouvelles molécules en Algérie, alors que dans le passé, ce n’était pas le cas. C’est un article de loi qui encourage le premier fabricant.

Payer le même prix que celui de l’importation pour un produit de fabrication locale n’aura-t-il pas un impact sur la facture d’importation ?
Ce n’est pas par rapport à ça. Nous allons baisser la facture d’importation par rapport à d’autres produits comme les biosimilaires, le contrôle des matières premières qui, d’ailleurs, seront fabriquées localement. Et ce n’est pas pareil lorsqu’on investit en dinars et en devises. Alors même si le fabricant bénéficie du même prix, l’un en dinar et l’autre est en devises, et dans ce cas, nous n’allons pas faire des dépenses en devises. Ça sera en dinar. Ainsi, on n’aura pas de pertes en devises.

Ces médicaments qui passent à la fabrication locale sont-ils des médicaments essentiels ?
Principalement oui. Surtout les anticoagulants qui étaient importés et qui coûtent très cher. Actuellement, ils sont fabriqués localement. Il existe plusieurs classes thérapeutiques même en oncologie. D’ailleurs, l’entreprise nationale Saidal va lancer, d’ici la fin de l’année, la fabrication des produits en oncologie.

Aujourd’hui, le problème de pénuries est-il réglé avec ces nouvelles mesures ?
Le problème de pénuries est un problème mondial. Ces pénuries s’expliquent par des raisons, soit au niveau de la production, soit au niveau du contrôle ou d’approvisionnement. Aujourd’hui, il y a toujours des produits sous tension. Mais il faut souligner que le problème des médicaments en oncologie a été réglé puisque c’était un problème de fournisseur. Pour anticiper et gérer les ruptures, nous avons mis en place une plateforme numérique sur laquelle les opérateurs déclarent leur état de stock chaque semaine. Nous avons aussi installé un observatoire de veille sur la disponibilité qui regroupe des syndicats, des associations, des médecins et des pharmaciens. Ces derniers lancent des alertes sur un produit en rupture et nous donnons la liste des produits disponibles aux médecins prescripteurs pour les orienter vers les produits disponibles.

Nous couvrons actuellement 70% de nos besoins. Avons-nous atteint l’objectif tracé pour la production locale ?
Nous avons atteint 70% en termes de valeur. Or, nous sommes toujours dépendants en matière de médicaments qui nécessitent une technologie complexe. Nous ne maîtrisons pas encore le transfert technologique pour certaines molécules très complexes pour les introduire dans la production locale et satisfaire nos besoins à 100%.
Même s’il faut reconnaître qu’aujourd’hui, la plupart des produits sont génériques. Et c’est encourageant pour les autres molécules puisque, au moins, cinq dossiers sont déposés au niveau de la direction de production pour la production de produits innovants.
S. A.

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