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Les avocats réclament la présence de Bedoui et Saïd Bouteflika au procès de Hamel L’ombre des grands absents

L’ombre des absents plane lourdement dans la seconde partie du jugement de Hamel et de ses trois fils. En dépit de l’insistance du collectif de défense des prévenus, Saïd Bouteflika et Nourredine Bedoui n’ont pas comparu durant les deux premières journées du procès qui se déroule au tribunal de Boumerdès.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Les avocats s’insurgent et s’élèvent contre ce qu’ils considèrent comme étant une atteinte au droit de défense de leurs clients. Le témoignage du conseiller de l’ancien président de la République et de l’ex-ministre de l’Intérieur est jugé primordial dans cette affaire. Des personnes sont incarcérées, disent-ils, pour avoir appliqué des directives émanant de ces deux autorités.
Les avocats font notamment référence à Moussa Ghelaï, ancien wali de Tipaza qui avait signé la décision d’octroi de 14 000 mètres carrés à Chafik Hamel pour la construction d’un laboratoire pharmaceutique. Lors de son audition par le tribunal de première instance, celui-ci avait lui-même fait état de pressions énormes subies pour l’annulation d’une décision du tribunal administratif auteur d’une décision interdisant cette démarche.
En fait, cette acquisition devait s’effectuer au profit de la fratrie masculine de la famille puisque l’assiette foncière était destinée à servir les affaires de l’Eurl AMC, initiales des trois fils Hamel, Ameyar, Mourad et Chafik. Durant son passage à Sidi-M’hamed, Moussa Ghelaï a expliqué au juge qu’il avait agi sur la base d’une directive émanant du ministère de l’Intérieur dirigé par Noureddine Bedoui à l’époque. C’est la raison pour laquelle il a été convoqué comme témoin dans cette affaire. Sa présence à l’audience qui se déroule au tribunal de Boumerdès était donc très souhaitée, elle a été réclamée par le collectif de défense car son témoignage, disent-ils, constitue un élément clé susceptible de faire la lumière sur ce dossier. Bedoui a décidé de ne pas se présenter, son rôle de témoin l’autorisait cependant à refuser de se présenter et le tribunal pourrait par conséquent se contenter de la déposition qu’il a faite auprès du juge d’instruction auprès de la Cour suprême qui l’a écouté dans ce dossier.
Les informations auxquelles nous avons pu avoir accès affirment que l’ancien ministre de l’Intérieur a expliqué avoir lui-même agi sur des instructions émanant de la présidence de la République. Bedoui n’a pas fait clairement état de pressions qui auraient été exercées à son encontre, il aurait évoqué des directives fermes à appliquer et face auxquelles il était impossible de se soustraire ou de refuser dans la période où se déroulaient les faits, 2015, 2016. Sa déposition pourra-t-elle influer sur le cours du jugement en cours ? Les avocats ne semblent pas s’en suffire et réclament purement la libération de l’ancien wali de Tipaza qu’ils affirment aussi être très malade. Le second grand absent dans ce procès n’est donc autre que Saïd Bouteflika.
À l’ouverture de l’audience, ce mardi, son nom figurait dans la liste des témoins appelés par le cour mais il n’a pas été extrait de la prison militaire de Blida où il séjourne depuis mai dernier. Les informations dont nous disposons indiquent que son nom a été cité par plusieurs anciens responsables durant la phase d’instruction du dossier.
Saïd Bouteflika, dit-on, a adressé un message verbal à l’ancien ministre de l’Intérieur pour appliquer avec «diligence» son instruction d’octroi du terrain convoité par les frères Hamel. Sa présence au tribunal de Boumerdès était donc fortement souhaitée, elle était réclamée même par les avocats de la défense des inculpés.
Cité dans plusieurs affaires, Saïd Bouteflika n’a été extrait qu’une fois de sa cellule pour être entendu par le tribunal de Sidi-M’hamed après avoir été cité par Ali Haddad dans l’affaire du financement occulte de la campagne pour le cinquième mandat. L’ancien conseiller de Abdelaziz Bouteflika avait refusé de répondre aux questions du juge.
Sa présence n’a pas été exigée lors du procès en appel. Dans ce procès, le tribunal se suffira-t-il encore une fois des dépositions lui imputant les démarches effectuées en faveur des frères Hamel ? Une certitude, Noureddine Bedoui n’est pas le seul à avoir évoqué les instructions émises pour faciliter l’acquisition des terrains. L’ancienne directrice du tourisme de la wilaya de Tipaza aurait évoqué elle aussi des instructions venant de haut. Le troisième grand témoin absent dans ce procès n’est autre que Abdelmalek Sellal. L’ancien Premier ministre n’a pas été extrait de la prison d’El-Harrach où il purge une peine fixée à douze ans de prison pour des privilèges octroyés aux hommes d’affaires ayant investi dans l’automobile. Lors du procès de la famille Hamel, le nom de Sellal a été également cité à l’audience par l’ancien wali de Tipaza. Il s’était adressé à la cour en affirmant qu’il avait été instruit pour réattribuer une concession à la Sarl AMC.
Cette instruction émanait du cabinet du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et elle avait été transmise au ministre de l’Intérieur de l’époque, Noureddine Bedoui.
Invité à s’expliquer, Sellal a affirmé ne pas être au courant de cette affaire. Visiblement épuisé par son séjour carcéral, il a demandé à la cour l’autorisation de ne pas se présenter aux prochaines séances où il comparaîtrait comme témoin. Le procès s’est poursuivi hier, en raison de son importance, il devrait s’étaler jusqu’ au milieu de la semaine à venir. Apportera-t-il du nouveau ?
A. C.

 

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