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Erdogan clôt sa visite de deux jours à Alger Quelles réponses aux sujets qui fâchent ?

Fanfare, tapis rouge, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a eu droit à tous les égards à sa descente d’avion à l’aéroport Houari-Boumediène. Il est le premier Président étranger à être reçu par Abdelmadjid Tebboune, élu à la magistrature suprême le 12 décembre dernier.
Témoin de l’importance de la visite du chef de l’Etat turc, l’impressionnante foule de personnalités nationales et de membres du gouvernement. Il est vrai qu’il est beaucoup attendu de cette visite d’amitié et de travail de deux jours. Les parties algérienne et turque s’inscrivent dans une perspective encore plus dynamique dans le renforcement des échanges commerciaux et relations économiques, avec à l’ordre du jour, de nouveaux investissements dans l’installation en Algérie d’entreprises turques de renom.
La promptitude de la réponse à l’invitation de Abdelmadjid Tebboune prouve tout l’intérêt des opérateurs turcs pour le marché algérien très demandeur. Le complexe intégré des métiers du textile implanté dans la wilaya de Relizane en est l’illustration. A ce propos, il est question, selon certaines sources, de la mise en place d’un haut conseil de coopération stratégique algéro-turc sous la forme d’un « partenariat d’exception ». Il est donc question de la signature d’un protocole d’accord-cadre. Ces prévisions s’inscrivent donc dans l’évolution soutenue des rapports entre l’Algérie et la Turquie grâce aussi à leur proximité du fait de l’histoire, de la culture et de la religion. Les bonnes dispositions entre les deux pays, faut-il le souligner, ne datent pas d’aujourd’hui, c’est-à-dire nées de l’intérêt suscité par le conflit libyen. Les contingents de touristes qui font le voyage de Turquie le démontrent amplement, bien que contrariés par la nouvelle réglementation en matière de délivrance de visas. Un assouplissement de ces mesures qui ont surpris tout le monde est attendu. Si le dossier économique va accaparer l’attention des entrepreneurs turcs qui voient d’un bon œil des parts du marché algérien leur revenir, la coopération stratégique entre les deux nations est également appelée à épouser des contours géostratégiques à la faveur de la crise libyenne. Il est clair que la position de la Turquie d’Erdogan ne plaît pas du tout à son homologue qui a réaffirmé la position permanente et ferme de l’Algérie contre tout interventionnisme, en Libye tout particulièrement. En mettant les pieds dans le plat, le Président turc a provoqué l’ire d’Alger. Mieux, le jour même de son départ pour l’Algérie, il n’a pas hésité à mettre en garde de nouveau le maréchal Khalifa Haftar. Ceci démontre on ne peut mieux le degré de l’implication turque dans la guerre civile en Libye.
Recep Tayyip Erdogan tout comme Abdelmadjid Tebboune étaient présents à la conférence de Berlin du 19 janvier qui a appelé à la préservation de la trêve, le respect de l’embargo sur les armes. Pourtant, rien n’y fit. Erdogan continue d’envoyer des troupes à Tripoli, tandis que Haftar se fait un malin plaisir de violer cette trêve précaire et de radicaliser davantage sa position dans le blocage de la production pétrolière. Au jour d’aujourd’hui, il n’y a ni guerre ni paix, ni vainqueur ni vaincu ,en dépit du soutien de l’un et de l’autre protagonistes. L’Algérie, qui a tracé une ligne rouge quant à l’installation de groupes armés en Libye même, constate que pour tous les acteurs de cette crise inter-libyenne ,la paix dans ce pays est le dernier de leur souci ! Dans le costume de « Monsieur bons offices », que vont dire les autorités algériennes à leur invité ? Parviendront-elles au moins à se faire entendre à défaut de le voir assouplir sa position partisane aux côtés de Fayez El Serraj, premier responsable de l’entrée en jeu d’Ankara ? Compte tenu de ses intérêts, en Algérie et dans toute la région, pourrait-il s’obstiner dans son opposition radicale à Khalifa Haftar en le diabolisant au besoin ? De là à considérer que Erdogan fait fausse route en faisant porter le chapeau au seul maréchal le voyant maître de la décision. La voie de la sagesse l’incitera-t-elle à joindre ses efforts à ceux de l’Onu et de l’Union africaine (UA), ce à quoi l’on s’efforce côté algérien ? Après la conférence de Berlin, l’initiative de mettre en place un processus d’exploration des moyens de parvenir à la paix a réuni jeudi dernier à Alger les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye.
Boycottée par El-Serraj et accueillie par une volée de tirs de missiles par Haftar, visiblement la paix attend toujours sa chance et attendra que les passions s’estompent et la fin des calculs mercantiles sur le dos des Libyens, livrés aux puissants du moment qui ne sont ni El-Serraj ni Khalifa Haftar.
Brahim Taouchichet

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