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Endettement extérieur Quels moyens pour l’éviter ?

Si cela devait requérir une confirmation frappée du sceau de l’officiel pour dire que l’Algérie n’est pas près de s’adresser à des institutions extérieures pour emprunter de l’argent, malgré la difficile passe que le pays traverse sur le plan financier, le président de la République l’a donnée sur un ton quasi solennel, dimanche, lors de sa rencontre avec des journalistes.
La situation financière du pays, si l’on se fie aux grands indicateurs, a beau ne pas être reluisante, mais cela n’empêche pas l’Algérie de compter avant tout se prendre en charge par elle-même, bien que les solutions ne soient pas évidentes économiquement parlant, et ce, depuis près de sept ans maintenant en raison, en grande partie, du coup porté à la stabilité budgétaire par l’amenuisement drastique des revenus des hydrocarbures et son influence sur les équilibres macroéconomiques. Tout en assurant que les revenus du pays sont suffisants pour des opérations d’importation jusqu’à fin 2022 sans que cela porte préjudice aux réserves de change, il est dit, par la voix de la plus haute autorité du pays, qu’il est hors de question que l’Algérie se tourne vers les sources de financement extérieures.
Une alternative «officiellement» écartée et vient ainsi corroborer ce que le Premier ministre déclarait il y a quelques jours à propos des solutions qui s’offrent au pays et, surtout, celles qui n’entrent pas dans les plans du gouvernement, c'est-à-dire le recours au financement non conventionnel et l’endettement extérieur.
L’endettement extérieur qui, doit-on le rappeler, a été de nouveau mis en avant, pas plus tard que la semaine dernière, par la mission du FMI qui a jugé que la persistance de déficits budgétaires élevés à moyen terme engendrerait des besoins de financement sans précédent, épuiserait les réserves de change, et présenterait des risques pour l’inflation, la stabilité financière et le bilan de la Banque d’Algérie, et globalement, la capacité des banques à prêter au reste de l’économie serait fortement entravée, ce qui aurait des conséquences négatives pour la croissance.
Un tableau sombre de l’économie algérienne qui appelle, pour parvenir à un ajustement budgétaire général qui devrait être étayé, selon le FMI, par des politiques visant à améliorer le recouvrement des recettes, à réduire les dépenses et à accroître leur efficacité. Puis au FMI, tout en recommandant que soit interdit le recours à la planche à billets, de conseiller le recours à l’emprunt extérieur dans le cadre de la diversification des sources de financement budgétaire. C'est-à-dire ce que l’Algérie exclut sans la moindre tergiversation désormais pour privilégier l’endettement interne, comme l’affirmait Aïmene Benabderrahmane, il y a quelques jours, donc. Avec un potentiel dont les dernières estimations avoisinent l’équivalent de 90 milliards dollars, selon le Président Tebboune, l’Algérie a de quoi croire qu’il n’est pas besoin de s’adresser au FMI ou à toute autre institution pour emprunter de l’argent, encore faudrait-il arriver à convaincre et susciter la confiance — condition essentielle en économie — chez les détenteurs de cette formidable manne de sortir des arcanes du formel.
Le salut vient de là parce qu’il n’est pas un secret que l’épargne domestique, par ces temps de crise, est loin de constituer un réservoir duquel pourra puiser l’État pour ne serait-ce que commencer à éponger une partie des déficits budgétaires.
D’ailleurs ce n’est pas pour des rasions de facilité que les pouvoirs publics ont décidé d’engager à travers ce qui est appelé «opérations spéciales de refinancement» pas moins de 2 100 milliards de dinars, soit pas loin des 15 milliards de dollars, destinés au refinancement de l’économie nationale, depuis juillet dernier. Faire sortir au grand jour l’argent qui prospère dans l’informel fait l’objet d’une stratégie dévoilée notamment au travers des deux dernières lois de finances et celles venues les compléter avec, notamment, des dispositions destinées à attirer des capitaux grâce à la finance dite islamique.
M. Aïmene Benabderrahmane expliquait, il y a moins d’une année, que le déficit budgétaire prévu dans le cadre de loi de finances 2021 allait être financé à travers l’application des mécanismes de la politique monétaire en concertation avec la Banque d’Algérie et, ainsi, il sera procédé au placement d’une partie des fonds propres de la Banque d’Algérie en bons du Trésor. Globalement, l’idée des pouvoirs publics est ce que M. Benabderrahmane consiste en «la dynamisation du marché des bons du Trésor, à travers le rachat d’importants crédits bancaires communs, et le refinancement des bons du Trésor émis en contrepartie du rachat de ces crédits bancaires communs». Dans l’optique du gouvernement, il s’agit de procéder à des émissions permanentes de bons du Trésor sur formule et de bons et d’obligations du Trésor en compte courant, dont la souscription volontaire est destinée aux personnes physiques et morales. Ceci, entre autres solutions, en parallèle à des «ouvertures» comme celle consistant à libérer l’investissement dans les infrastructures publiques dans le cadre du partenariat avec le secteur privé pour alléger la pression sur le budget de l’État et les finances publiques, en plus d’autres menues dispositions à l’exemple de l’entrée en vigueur d’un nouveau code des investissements qui sera, entre autres, censé attirer les investisseurs étrangers. De quoi espérer éviter d’en appeler aux institutions étrangères pour renflouer les caisses de l’État, mais il faut en convenir, ça reste plus facile à concevoir qu’à réaliser.
Azedine Maktour
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