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Reddition du chef terroriste Soltane Ould Badi Une inestimable source de renseignement pour l’ANP

La semaine qui s’écoule ce samedi n’est sans doute pas la plus mouvementée depuis près de deux ans maintenant sur le plan de la lutte antiterroriste, plus précisément au nombre de ces redditions de terroristes qui alimentent, parfois de façon spectaculaire, la chronique sécuritaire dans le pays, souvent avec des prolongements au-delà de nos frontières.
Avec «seulement» trois terroristes ayant décidé de déposer les armes, dimanche dernier, en se rendant aux autorités militaires de Tamanrasset, la semaine a été, en effet, plutôt tranquille après que celle qui l’avait précédée se fut achevée par la reddition, samedi 11 août, d’un personnage «haut en couleur» de la nébuleuse terroriste, tous groupes confondus qui pullulent à nos portes, dans le Grand Sud et chez nos voisins du Sahel.
Une reddition qui a fait parler un peu partout, dans les pays de la région évidemment (voir le Soir d’Algérie du lundi 13 août), mais aussi chez les grandes puissances impliquées directement ou indirectement dans la lutte contre le terrorisme dans la tourmentée sous-région du Sahel.
Dimanche dernier, pour entamer la semaine donc, le ministère de la Défense mettait en ligne un communiqué pour informer : «Dans le cadre de la lutte antiterroriste et dans la dynamique des efforts fournis par les forces de l'Armée nationale populaire, trois terroristes se sont rendus, le matin du 12 août 2018, aux autorités militaires à Tamanrasset en 6e Région militaire. Il s'agit en l'occurrence des dénommés Brezegui Ahmed, qui a rallié les groupes terroristes en 2009, Sioud Hamza dit Abou Youcef, qui a rallié les groupes terroristes en 2014, et Zouaouid Mustapha dit Abou Abderrahmane qui a rallié les groupes terroristes en 2014. L'opération a permis, également, de récupérer trois pistolets mitrailleurs de type kalachnikov et trois chargeurs garnis de munitions.»
Un communiqué qui était précédé par un autre, diffusé moins de vingt-quatre heures plus tôt, soit dans la journée de samedi dernier, pour faire état de la reddition à Tamanrasset du terroriste Abzou Aïssa, un nom qui, de prime abord, ne dit peut-être rien à Monsieur-tout-le monde, mais à la révélation de son «nom de guerre» c’est le genre de pseudonyme à secouer dans tous les sens les chancelleries et les états-majors des forces impliquées dans la guerre aux groupes terroristes, tellement Soltane Ould Badi, le nom de djihadiste adopté par Aïssa Abzou, est lié à maints et maints hauts faits ayant émaillé la situation sécuritaire dans la région.
Plus que toute autre considération, l’armée algérienne peut désormais estimer disposer d’une inestimable source de renseignement en ayant mis la main sur Soltane Ould Badi. En effet, à l’instar de tous les repentis qui se sont succédé depuis près de deux ans maintenant pour répondre à l’offre de reddition proposée par les autorités algériennes, à travers la Charte de réconciliation nationale et les multiples appels à la repentance lancés par l’ANP par le biais des familles des terroristes recherchés, Abzou Aïssa, alias Soltane Ould Badi donc, de par son rang dans l’organigramme de la mouvance djihadiste, était donné pour être l’un des chefs qui servait de liaison entre Al-Qaïda au Maghreb et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), en plus de ses liens avec les réseaux liés au trafic de drogue et surtout précurseur et responsable des premiers kidnappings d’étrangers dans le nord du Mali. On imagine alors la préciosité de la source de renseignement que détiennent les services spécialisés de l’ANP auxquels revient le mérite dans la localisation de la multitude de mises au grand jour des caches d’armes, parfois d’une immensité à couper le souffle, qui émaillent les missions de recherche des détachements de l’armée comme ce fut le cas lors des découvertes des arsenaux après cette fameuse opération menée en mars 2016, au nord de la ville d’El-Oued, lorsque les forces combinées de l'ANP avaient réussi à neutraliser trois terroristes, dont un vétéran des années GIA, A. Kamel dit Abderrahmane.
Une opération mémorable du fait qu’elle avait permis aux éléments de l’ANP de récupérer 6 systèmes de missiles anti-aériens Stinger, une vingtaine de kalachnikovs, des lance-roquettes RPG-7, des fusils mitrailleurs RPK, des fusils à lunettes, des pistolets automatiques, des grenades et une cargaison de munitions. Surtout, une opération déclenchée tout juste après la tentative de Daesh de s’incruster sur le territoire tunisien avec l’objectif d’ériger la localité de Ben Guerdane, au sud-est, en enclave sous son autorité, et la traque menée par les différents corps des services de sécurité tunisiens, la bande frontalière algéro-tunisienne, notamment au Sud. C’est dire, ainsi, si cette dernière reddition est à répertorier parmi les majeures de toutes celles qui l’ont précédée, plus de 90 depuis le début de cette année.
Azedine Maktour

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