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Les Algériens se préparent à leur manifestation hebdomadaire Vers un dixième vendredi de mobilisation

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid
Le dixième acte de protestation est attendu sous un autre angle. La rue prévoit d’apporter des réponses aux nombreux évènements survenus durant cette longue semaine.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le dernier en date remonte à mardi, journée durant laquelle le chef d’état-major s’est de nouveau adressé aux Algériens sur un ton plus rude que durant le dernier discours prononcé. Globalement, ce dernier a maintenu son intention de poursuivre l’application stricte de l’article 102, ce que beaucoup considèrent comme une limite à la prise en charge plus large, plus politique des revendications exprimées par le mouvement populaire, tout comme il persiste à considérer l’élection présidentielle du 4 juillet comme étant la solution à toute la crise.
Le ton était également plus menaçant envers le rejet des ministres et autres symboles du pouvoir que les citoyens expriment sur le terrain en manifestant et empêchant ces derniers d’accomplir des visites officielles.
L’intervention était, comme toujours, très attendue par l’opinion constamment en attente de prise de décisions allant dans le sens de ses revendications, mais celle-ci ne semble pas en avoir apprécié le ton et le contenu. Les commentaires postés sur les réseaux sociaux, transformés en véritable baromètre de l’état d’esprit prévalant au sein du mouvement populaire, étaient essentiellement focalisés sur les propos tenus par Gaïd Salah et en substance très critiqués.
Contrairement aux réactions enregistrées après les autres sorties publiques du chef d’état-major, très peu d’appels à poursuivre sa démarche ont été publiés. Le message de ce mardi a été, au contraire, perçu comme étant une marche arrière, une menace pour d’autres, et la confirmation des doutes, des appréhensions qui les animent depuis un moment. Mais tous promettent une réponse qui sera exprimée dans la rue ce vendredi. Des slogans très forts, hostiles au contenu des déclarations faites, ont commencé à circuler dès mardi soir sur Facebook.
Ce vendredi, des réactions sont également attendues suite au drame survenu à la Casbah. L’effondrement d’un immeuble vétuste a entraîné la mort de cinq personnes, parmi lesquelles deux enfants en bas âge, et les habitants du quartier ont déclaré que les pouvoirs publics en portaient l’entière responsabilité en raison de l’absence de prise en charge des problèmes auxquels est confrontée la population.
Venu sur les lieux s’enquérir de la situation, le wali d’Alger a été chassé de manière spectaculaire par les riverains rassemblés dans l’attente de l’extraction des corps. Ses gardes du corps ont dû se précipiter pour le sauver des groupes de jeunes déchaînés et l’introduire dans son véhicule. Quelques heures plus tard, un communiqué officiel annonçait son limogeage, mais la colère n’est pas retombée, puisque la nuit même, femmes et enfants sont montés sur les terrasses des maisons de la Casbah tambourinant sur des couscoussiers et frappant dans des pilons en criant «pouvoir dégage». Au même moment, les hommes étaient regroupés devant le siège de la Wilaya. Il a été annoncé qu’une minute de silence sera observée demain à la Grande-Poste à la mémoire des victimes.
L’autre réaction à attendre ce vendredi est liée à l’arrestation du P-dg de Cevital. La mise sous mandat de dépôt de Issad Rebrab a été perçue comme une injustice par de nombreux citoyens. Sa libération est réclamée par de nombreuses personnes.
Le porte-parole de l’entreprise a mis en garde contre toute volonté de créer l’amalgame entre leur P-dg et les affaires de corruption en cours et les tentatives de faire diversion pour orienter le mouvement populaire vers d’autres objectifs. Mardi, une marche de soutien à Rebrab a été organisée à Béjaïa. Les travailleurs de Cevital Alger ont également observé un rassemblement, le même jour, au quartier les Sources.
Les manifestants du week-end se disent d’ores et déjà mobilisés pour l’acte dix de la protestation. A la veille des deux dernières marches, des barrages filtrants de la Gendarmerie nationale ont été dressés tout autour de la capitale pour empêcher les citoyens des wilayas environnantes d’accéder à la capitale.
Les plus téméraires ont dû patienter de longues heures avant d’atteindre leur objectif, d’autres ont emprunté un trajet plus long pour éviter les longues files infernales. Ces méthodes de dissuasion seront-elles reconduites aujourd’hui ?
A. C.
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