Actualités : RESTAURATION DE LA BASILIQUE SAINT-AUGUSTIN D’HIPPONE
Une œuvre à la hauteur de l’homme


Hier était un jour exceptionnel à Annaba. Et pour cause, il y a eu l’inauguration officielle du renouveau d’un prestigieux édifice du patrimoine algérien, la basilique Saint-Augustin d’Hippone en l’occurrence, après de minutieux travaux de restauration ayant exigé plus de trente mois d’efforts et de patience.
La cérémonie d’inauguration était présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, entouré de plusieurs ambassadeurs dont ceux des Etats-Unis, de France et d’Allemagne. M. Bensalah représentait le président de la République, invité par l’association diocésaine d’Algérie pour présider cette cérémonie, mais empêché pour cause de convalescence. Pour rappel, le Président Abdelaziz Bouteflika a été l’initiateur du colloque international sur saint Augustin, l’enfant de Thagaste (Souk Ahras) et évêque d’Hippone, tenu en 2001 à annaba, ayant dépoussiéré l’histoire d’un Algérien de renommée mondiale, mais paradoxalement peu connu chez lui. Etait également présents à cette cérémonie les
P-dg de Sonelgaz, Sider, Total Algérie et la Farge, sociétés ayant, entre autres, contribué à la restauration de cette œuvre historique. Des dizaines d'augustiniens d’Europe ont tenu à faire le voyage de Annaba.
Après l’intervention des principaux donateurs qui ont mis en exergue la valeur cultuelle, culturelle et historique de ce lieu d’échange et de partage entre les hommes des deux rives de la Méditerranée, Mgr Paul Desfarges, évêque de Constantine et Hippone, a tenu à remercier tous ceux qui ont contribué à cette action qui a permis de redonner son lustre à ce magnifique joyau architectural. «Saint Augustin, l’éloquent prédicateur, le Berbère, l’Algérien, l'universel demeure le pasteur de notre église d’Algérie et du diocèse de Constantine et Hippone. Il dira, comme nous pouvons le redire avec lui : “Pour nous, vivre c'est aimer”», soulignera Mgr Desfarges.
La première pierre d’édification de cette basilique a été posée au mois d’octobre 1881 et son inauguration est intervenue en l’an 1900. Depuis, et en dépit de certains travaux de réfection, ce joyau architectural nécessitait plutôt une urgente et complète intervention pour lui redonner son lustre d’antan. Celle-ci est allée au-delà d’un simple lifting pour effacer les rides extérieures dues aux outrages du temps.
Un projet cohérent de sauvegarde et restauration a été entamé après étude des lieux. Il visait à garantir à cette basilique sa pérennité et son esthétique. Mais d’abord éviter aux visiteurs d’éventuels risques de chutes de rosaces et des infiltrations d’eau de pluie en raison de la dégradation visible des vitraux. Les travaux ont nécessité une enveloppe financière de l’ordre de 500 millions de dinars. Un financement public a été consenti par la Wilaya et la commune de Annaba, la région Rhône-Alpes, la ville de Saint-Etienne (jumelée avec celle de Annaba), les ambassades de France et d’Allemagne, d’entreprises publiques et privées de droit algérien et des institutions de l’Eglise et des communautés religieuses.
Des spécialistes en la matière s’étaient attelés à redonner aux vitraux leurs couleurs du début du 20e siècle, aux plafonds leur ornementation, à l'autel son aura, aux moulures leur contour et au marbre et granit leur éclat. Il fallait refaire les façades, les deux tours-clochers, l’étanchéité des toitures et des dômes nécessitant des supports eux-mêmes refaits. Comme l’a été l’intérieur de la basilique. On a utilisé du granit, onyx et marbre précieux de couleur rouge et blanc, matériaux locaux de Guelma et Filfila (Skikda).
La magnifique chaire et le grand autel, faits du même matériau précieux, notamment pour ce qui est de la lisibilité, des peintures murales d’un raffinement avéré, ont été restaurés par une spécialiste en peinture murale. Tout cela devait se faire avec une compétence technique certaine.
Une attention particulière a été accordée à la réfection des vitraux (une centaine) et des rosaces (une trentaine), réalisés par des maîtres-verriers de France.
A. Bouacha





Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2013/10/20/article.php?sid=155564&cid=2