Lettre de Tata Aldjia au cousin d'Amérique (5)

Je t'écris pour te donner des nouvelles du bled. Les miennes sont bonnes malgré le bobo causé par le trottoir tordu de la rue Didouche. Chez Mériem, une vieille amie de Soustara, on a papoté sur tout et rien. La petite Samira, qui travaille à la poste, aborde le sujet du Covid-19 : «les gens paniquent pour près de 1 000 cas ! S'ils savaient qu'on doit être à 20 000 au moins ! Mais c'est gérable si l'Omicron domine...
- D'où tu tiens ces chiffres ? interroge Khdaoudj.
- En Algérie, on te teste quand tu es malade. En Europe, ils testent systématiquement tout le monde. Voilà pourquoi le nombre de cas s'affiche en centaines de milliers.
- Donc, ici, il se peut que, parmi nous, il y ait des cas.
- Mériem me paraît bien pâle ce matin...»
Du coup, ce furent des invectives et même... des coups. Ouste, tout le monde dehors ! Et il n'y aura personne, ce soir, pour lancer des youyous après les exploits de Amoura, Ouanas, Zerrouki et Benrahma...
M. F.