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Rubrique Ce monde qui bouge

Benflis, Tebboune, candidats du consensus ?

Ces deux-là vont certainement se disputer la place de candidat du consensus. Abdelmadjid Tebboune, humilié comme pas un en ce mois de juillet 2017, sous l'œil des caméras, par Saïd Bouteflika, Ali Haddad et Sidi Saïd, c'est l'heure de la revanche. Saïd et ses deux obligés, qui croyaient que l'Algérie était à leurs pieds, n’avaient même pas laissé le temps au bon Tebboune de chauffer son «koursi» de Premier ministre. Rendez-vous compte : à peine avoir pris la place de Sellal, on lui a indiqué vite fait la porte de sortie. Il aura été le premier ministre le plus rapide de l'histoire algérienne, à peine deux mois et 21 jours.
Son tort, aux yeux de l’ex-clan présidentiel, est d’avoir mis son nez dans le jardin secret des Bouteflika, tenté de remettre à leur place les oligarques, de moraliser le monde des affaires en limitant l’influence des amis de Saïd qui se sont accaparé sans vergogne les marchés publics.
Pire, Abdelmadjid Tebboune n’a même pas eu droit à une petite reconnaissance de la part de «Fakhamatou». Pourtant, en loyal serviteur de l’ex-chef d’Etat, il avait pris à cœur le suivi du chantier de la Grande mosquée d’Alger. Il savait que «Fakhamatou» y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Aussi, lors d’une visite d’inspection du chantier de la Grande mosquée, Tebboune avait-il piqué une colère contre le retard des travaux : «d’ici la fin de l’année, nous devons prier dans cette mosquée comme nous l’avons promis au Président de la République», s’était-il écrié ce 15 juillet à l’endroit des responsables du chantier. Le Hirak étant passé par là, ni «Fakhamatou», ni son frère Saïd envoyé à l’ombre pour 15 ans, n’auront le plaisir d’y prier.
Pour l'heure donc, avec une telle carte de visite, avantage à Tebboune. Il n’est pas tout jeune (74 ans), il n’a pas l’arrogance d’un Ahmed Ouyahia, il passe pour un bon commis de l'Etat, un homme ayant servi, sans trop regarder, trois présidents – Chadli, Boudiaf et surtout Bouteflika de 1999 à 2017. Seul Liamine Zeroual – on se demande pourquoi — l'a zappé.
Ali Benflis, qui rêve aussi d'être le candidat du consensus, partage un peu le même parcours que Tebboune. Premier ministre, lui aussi a été un loyal serviteur de «Fakhamatou» avant que ce dernier ne le dégomme. Pas pour les mêmes raisons. Mais pour s’être porté candidat à l’élection présidentielle contre lui en 2004. Benflis bénéficiait de l’appui du chef d'état-major de l'époque, feu le général Mohamed Lamari et du FLN. Et oui, il était le candidat officiel de l’ex-parti unique, avant que «la justice de la nuit» et Abdelaziz Belkhadem à la tête des «redresseurs» ne fassent invalider le congrès extraordinaire du FLN qui l’avait proposé à l’unanimité candidat du parti. Malgré tout, Ali Benflis pensait que c’était gagné.
Sauf que Bouteflika, qui n'était pas malade, les neurones intacts, disposait de plus d’un tour dans son sac. Avec l'appui du général Mohamed Mediene (déjà !) et du DRS, de la bureaucratie d’Etat, des islamistes de l’ex-FIS et des oligarques en herbe – ils n'avaient pas autant d’argent qu’aujourd'hui – il a pris tout ce beau monde de vitesse. La suite est connue : Benflis battu, le chef d'état-major, le général Lamari, poussé à la retraite est remplacé par qui vous savez. Ali Benflis disparaîtra des radars pendant dix ans : il ne se rappellera au bon souvenir des algériens qu’en… 2014 !
En cas d’élection présidentielle le 12 décembre prochain, les observateurs dits avisés se posent déjà cette question de savoir qui de Tebboune ou de Benflis servira de lièvre à l'autre pour crédibiliser un scrutin présidentiel dont on nous dit qu'il mettra fin à la crise. Les paris sont ouverts même si Tebboune part avec une petite longueur d’avance. C'est sur lui que le système compte pour réveiller cette partie du peuple qui reste à la maison et qui ne manifeste pas le vendredi et qui, à en croire les autorités, serait des millions prêts à voter ! Le régime qui en résultera ne ressemblera pas tout à fait à l’ancien même s’il en conservera certains traits. Bah, on veut bien y croire, mais en attendant il faut compter avec le Hirak qui a acquis, malgré tout, une dimension nationale, avec ces forces sociales et politiques et ces personnalités qui refusent la solution proposée par le pouvoir politique. Ce qui fait quand même beaucoup de monde.
H. Z.
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