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Rubrique Ce monde qui bouge

Bensalah, encore 90 jours

Question aux spécialistes du droit constitutionnel : le Conseil constitutionnel est-il habilité à prolonger le mandat du Président par intérim Abdelkader Bensalah qui expirait mardi 9 juillet, et ce, jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle ? Et s’il échouait encore une fois à l’organiser, après que les acteurs de la société civile et politique, participant au Forum du dialogue national du 6 juillet sur qui il comptait justement, ont donné  l’impression  de  faire marche arrière ? 
Dans sa réponse à l’offre présidentielle, de crainte d’être en porte-à-faux avec le puissant mouvement populaire qui s’est exprimé le 5 juillet, le Forum du dialogue national, parmi lesquels des acteurs qui, il y a quatre mois, étaient pour le 5e mandat, ont revu, dare-dare, leur copie en y rajoutant des préalables telle la libération des détenus d’opinion, du commandant Bouregaâ, etc., toutes choses qui ne figuraient pas expressément dans le texte initial distribué à la presse. Ce qui, naturellement, n’a pas fait plaisir à Abdallah Djaballah et ses amis. Bonjour la polémique qui a déjà commencé !  
Et il faut tout de même se souvenir que l’annulation du scrutin présidentiel du 4 juillet intervient moins de trois mois après l’annulation de l’élection présidentielle du 18 avril. Ce qui est sans précédent dans l’histoire politique du pays. 
Bien évidemment, Abdelkader Bensalah dispose de 90 jours pour convaincre.  Ce qui est loin d’être gagné après les manifestations d’ampleur du 5 juillet qui ont remis sur le tapis, pour le 20e vendredi de suite, le départ du système politique. Si, donc, le pouvoir veut éviter un nouvel échec et ne pas s’enfermer dans un tête-à-tête incertain avec la population, il lui faudra envisager autre chose qu’un scrutin présidentiel comme unique option de sortie de crise. En a-t-il la volonté ? 
Lors de ce 5 juillet, justement, on a assisté à quelque chose d’inédit depuis 1962 : ce jour-là, les millions d’Algériens qui sont sortis dans la rue ne l’ont pas fait seulement pour dire non au système politique, mais pour commémorer, pour la première fois à leur manière, la fête de l’Indépendance et se réapproprier le récit national, ses symboles et mythes fondateurs, un récit national que le système politique en place depuis des décennies a privatisé et détourné à des fins de légitimation. Le 5 Juillet appartient au peuple, c’est désormais chose faite. Car indépendance nationale signifie aussi le pouvoir au peuple, le droit à la citoyenneté, les libertés démocratiques dont le peuple est privé, une juste répartition des richesses nationales et le progrès social. 
Ce qui fait que le temps où les pouvoirs en place convoquaient le sacrifice des combattants de l’ALN, les martyrs de la guerre de Libération, les fondateurs du FLN/ALN, pas tous, pour imposer des politiques aux Algériens sans leur demander leur avis, et, partant, justifier les violations des libertés et le verrouillage du champ politique et médiatique, est fini depuis le 22 février. 
Je ne sais pas si le pouvoir politique ainsi que cette partie de la classe politique regroupée au sein des Forces pour le changement ont bien compris le message exprimé massivement le 5 juillet, à savoir que, quelle que soit l’issue à la crise actuelle, il sera désormais difficile aux futurs gouvernants d’interdire aux Algériens de dire leur mot et de se faire entendre.  
Qu’on le veuille ou non, ce mouvement populaire citoyen est en train d’enfanter une nouvelle Algérie en phase avec son temps et sans reniement de ses fondements identitaires. C’est cela le sens du mot d’ordre « Chaâb yourid l’istiqlal » (le peuple veut son indépendance) scandé le 5 juillet. Ils ne veulent pas que le 22 février soit confisqué par des gens, entre autres les salafistes et autres résidus islamo-conservateurs et réactionnaires, qui ont appelé via les mosquées les Algériens à boycotter l’appel à manifester… le 22 février ! Eh oui, ils étaient contre. Mais bon…
H. Z.

 

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