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Rubrique Ce monde qui bouge

Bouteflika a entamé le 5e mandat

La teneur de sa lettre à la Nation ne laisse planer aucun doute : Abdelaziz Bouteflika a entamé son 5e mandat. Il s’est d’ores et déjà placé dans l’après-18 avril. Histoire de dire à ses adversaires supposés ou potentiels de ne pas se fatiguer, il les a invités à la «conférence nationale inclusive» qu’il compte organiser avant ou après l’été prochain. 
Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, le meeting géant du FLN à la Coupole du 5-Juillet de samedi dernier résonnait déjà comme un air de victoire. Et tant pis si les adversaires du Président n’ont pas pris le temps d’écouter le «message» de Amar Ghoul, le chef du TAJ (Tadjamou Amal el Djazaïr), le 5 décembre dernier. A relire ses propos, Ghoul, qui avait déclaré que «l'élection est secondaire devant ce que nous proposons» — notez bien le «nous» — était bel et bien chargé de la primeur de ce qu’a annoncé le 11 février le Président-candidat. Il était dans la confidence présidentielle. 
Comme quoi, il ne servait à rien de se moquer d’Amar Ghoul comme l’avait fait imprudemment Ould Abbès, quand il était «number one» du FLN, avant qu’il ne soit remercié et qu’on lui dise :  «Par ici la sortie.» 
L’opposition ou ce qu’il en reste, qui a longtemps espéré que Abdelaziz Bouteflika renonce à un énième mandat vu son état de santé, est quelque part déboussolée. Louisa Hanoune, qui avait qualifié la réélection de Bouteflika en 2014 de «victoire pour la nation algérienne», s’est dit «inquiète» d’une situation qui lui rappelle la Tunisie et l’Égypte avant le «printemps» dit «arabe» ! A ce point ? Elle en a mis du temps pour se réveiller. Mais ne soyons pas sévère avec elle. Si tout se déroule selon l’agenda présidentiel, elle sera conviée, par le Président qu’elle a de tout temps défendu, à la table de «la conférence nationale inclusive» ! 
Ali Benflis, qui a qualifié la candidature de Bouteflika de «violation caractérisée de la Constitution avec un candidat dans l’incapacité d’exercer la fonction présidentielle», a peu de chance d’être écouté maintenant que la machine électorale s’est emballée.  
Et puis, il y a le tout nouveau, Ali Ghediri, droit dans ses bottes. Comme le militaire qu’il a été. Pour lui, répondre à l’invitation présidentielle équivaudrait à reconnaître «la victoire de Bouteflika» ! 
Quoi d’autre ? D’aucuns se sont demandé pourquoi Bouteflika brigue un 5e mandat alors qu’il aurait pu sortir par la grande porte juste après son discours de mai 2012 dans un contexte où le pays disposait de près de 200 milliards de dollars de réserves de change.  Est-ce parce qu’il y avait absence de consensus au sein des cercles dirigeants sur une personnalité à même de lui succéder, comme le soutiennent de nombreux politiques et commentateurs ? 
Autrement, comment expliquer que la «coalition présidentielle» se soit entre-déchirée publiquement – Ould Abbès décochant des fléchettes tantôt contre Ouyahia et vice-versa, avant d’être démissionné, Benyounès qui a longtemps hésité avant de se rallier au 5e mandat, le pauvre Saïd Bouhadja, viré manu militari de son poste de président de l’Assemblée nationale, sans qu’on sache pourquoi, sous les yeux de millions d’Algériens… — coalition donnant d’elle l’image d’une équipe prise de panique dans l’hypothèse où le Président sortant renoncerait à se représenter. 
Les frères du Président, Saïd entre autres — je me fie à ce qui a été rapporté publiquement sans que ce ne soit démenti — n’auraient pas été chauds à ce que l’aîné de la fratrie aille une nouvelle fois au charbon : ils souhaitaient qu’il quitte le pouvoir honorablement.  Il semble que les propositions contenues dans sa lettre à la nation, conviant tout le monde à mettre de côté ses divergences, aillent dans ce sens et préparent sa sortie : parmi la coalition présidentielle, certains verraient d’un bon œil la création d’un poste de vice-président. L’essentiel étant de sauver les meubles en maintenant à flots des institutions épuisées avec un personnel vieilli et usé par des années de pouvoir et ses intrigues. 
H. Z.

 

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