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Rubrique Ce monde qui bouge

Le Hirak, an II et après ?

Le 22 février prochain, jour férié et chômé, il faudra s’attendre à voir les Algériens, lassés par plus d’une année de confinement, commémorer dans la rue cet évènement.  Aussi, invoquer la pandémie pour interdire tout rassemblement commémoratif, cela risque de ne pas passer. Surtout après que le gouvernement a décidé dimanche dernier un allégement du dispositif de gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie – levée des restrictions sur le commerce, les restaurants et les cafés, la réouverture des mosquées…  
Le Hirak n’a pas été un événement ordinaire, un banal soulèvement, une sorte de jacquerie sans lendemain, c’est un mouvement historique inédit, d’une ampleur sans précédent, une immense fête politico-populaire, pacifique et démocratique qui a mobilisé chaque vendredi et mardi des centaines de milliers de gens, une sorte de deuxième indépendance qui a transcendé les clivages générationnels et sociopolitiques. Deux ans après, le Hirak est toujours présent dans un coin de la tête de millions de citoyens. Pour preuve, cette mobilisation massive et imposante, sans incidents, de milliers de citoyens lundi dernier à Kherrata.  
Il est incontestable que le Hirak a marqué à jamais les esprits d’une majorité des Algériens. Qui n’a pas vécu ce moment historique, tout au plus l’instant d’une journée, un moment porteur d’espoirs et d’aspirations au changement, ne peut s’imaginer ce qu’il a politiquement signifié pour de très nombreux citoyens, particulièrement parmi les jeunes qui n’avaient jusque-là que la «harga» pour tout horizon. Il a libéré la parole, rebattu les cartes et fait bouger les lignes. 
Le Hirak a montré deux choses : d’une part, les tentatives de le dévoyer de sa voie comme ces appels à braver le confinement lancés de Londres alors que les acteurs du Hirak avaient appelé à une pause sanitaire, se sont fracassés contre la maturité des Algériens. Penser alors que le Hirak est manipulable, c’est n’avoir rien compris à ce processus historique. D’autre part, ses acteurs, même si on ne partage pas leurs vues, sont porteurs de projets alternatifs qui ont le mérite d’exister et qu’on ne peut ranger au fond d’un tiroir. En outre, il a surtout montré que le besoin d’une refondation politique et d’un Etat de droit, avec l’émergence de forces nouvelles porteuses d’une vision progressiste et sociale, est toujours à l’ordre du jour. Et que ces forces émergentes ne se trouvent pas parmi ces partis frappés de discrédit qui ont soutenu l’ancien régime, qui ont fait leur temps et qui cherchent à se succéder à eux-mêmes en changeant opportunément de discours. 
Cela dit, à quelques jours du 22 février, la scène politique est en train de bouger. On prête au Président Tebboune, qui, dès son retour au pays, a consulté des partis dont le FFS, l’intention de dissoudre l’APN, ce qui aurait dû être fait bien avant, la nomination d’un nouveau gouvernement, sans doute plus resserré et moins pléthorique que l’exécutif de M. Djerad, dirigé par un nouveau Premier ministre. On notera au passage que le FLN n’a pas encore été consulté.  
Reste à savoir comment va réagir la grande masse des Algériens, tenue à l’écart de la chose politique parce qu’elle ne se reconnaît dans aucun de ces partis discrédités siégeant au Parlement, et dans aucune de ces organisations sociales qui ont brillé par leur silence et leur inaction durant le Hirak, sauf quand ces dernières sortent du bois pour appuyer des mesures impopulaires. Et quand les Algériens ont été consultés, comme ce fut le cas à l’occasion du référendum constitutionnel, censé tracer le cadre de la «nouvelle Algérie», on sait quelle a été leur réponse. D’où cette sempiternelle question de la représentativité des partis et des institutions. 
Enfin pour clore ce chapitre, il y a l’épineuse question des détenus d’opinion qu’il faudra bien résoudre dans un sens positif tant elle ternit l’image de l’Algérie à l’extérieur, comme l’a montré l’affaire de l’étudiant Walid Nekkiche. C’est peut-être sur cette question des détenus d’opinion - car il s’agit d’une question démocratique - et sur l’inquiétante situation sociale, sanitaire et régionale, plus que sur d’autres points comme l’importation des véhicules qui focalise le débat, que Abdelmadjid Tebboune est attendu. 
H. Z.

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