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Rubrique Ce monde qui bouge

Quand Erdogan, Ahmadinejad, Poutine dénoncent les violences policières en France…

Il fallait s’y attendre. Russes, Turcs, Iraniens n’allaient pas manquer une si belle occasion de pointer le donneur de leçons qu’est, à leurs yeux, Emmanuel Macron. En tête, le Russe Vladmir Poutine, à qui Emmanuel Macron faisait la leçon en matière de respect des droits de l’Homme lors de leur première rencontre à Versailles, a appelé «les autorités parisiennes à s’abstenir de tout recours excessif à la force conformément aux principes de l’humanisme» ! Et toc ! 
Autre dirigeant à monter au créneau, mais beaucoup plus loquace que son homologue russe, le Président turc Tayyip Erdogan qui s’est montré désolé de ce qui se passe en France. «Le désordre règne dans les rues de nombreux pays européens, à commencer par Paris. Les télévisions, les journaux regorgent d’images de voitures qui brûlent, de commerces pillés, de la riposte des plus violentes de la police contre les manifestants», a-t-il déclaré. Ajoutant qu’il était «à la fois contre les scènes de chaos provoquées par les manifestants et contre la violence disproportionnée qui leur est opposée», raillant au passage «ceux qui défendaient les droits de l'Homme pendant les manifestations de Gezi à Istanbul (en 2013)» et qui «sont devenus aveugles, sourds et muets face à ce qui se passe à Paris». «Regardez ce que fait leur police maintenant», s’est exclamé celui qui ne prend pas de gants pour envoyer en prison ses opposants ! 
L’Iran n’est pas en reste. «Le gouvernement français ne peut pas persister dans la violence contre son peuple. Nous lui recommandons de faire preuve de retenue», a estimé Bahram Qassemi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. 
Mais la palme revient à l’ex-Président Ahmadinejad pour qui «aucun pouvoir ne peut s’opposer à son peuple». Aussi a-t-il appelé Emmanuel Macron à «écouter les demandes (des Gilets jaunes, ndlr) et d’y répondre de la meilleure des manières». Quand on sait que l’ex-chef d’Etat iranien a répondu aux dizaines de milliers de jeunes Iraniens manifestant pour plus de liberté, à coups de matraques et de lourdes peines de prison, ça laisse songeur… 
Et comme dans toute crise sociale, la main de l’étranger, qui ne peut être naturellement que russe, s’est invitée dans le débat. Le Times de Londres, repris par de nombreux journaux français, y compris les plus sérieux, affirme, sans preuves bien évidemment, que des centaines de faux comptes Facebook et Twitters alimentent la colère des Gilets jaunes. La presse parisienne écrit que les services français enquêtent sur le sujet. De là à accuser la Russie d’être derrière le froid glacial qui risque d’atteindre l’Europe de l’Ouest, on n’en est pas loin. 
Complotisme toujours, eh bien d’origine franco-française cette fois, c’est ce «mensonge viral» rapporté par le Monde.fr du 17 décembre, véhiculé par des sites d’extrême-droite, affirmant que la maquilleuse de Brigitte Macron est rémunérée «10 000 euros» par mois ! Il ne s’agit pas ici de défendre l’épouse d’un chef d’Etat français qui symbolise le mépris de classe, mais de montrer comment l’extrême-droite utilise Facebook et Twitter, où on lit tout et n’importe quoi, pour brouiller et parasiter plus qu’on ne croit le débat politique ! 
Autre exemple, ce ne sont pas les articles ou prises de position argumentés, ouvrant des perspectives, qui sont les plus vus et lus sur les réseaux sociaux, mais des prises de position tranchées et mensongères véhiculées par l’extrême-droite comme par exemple le fait d’affirmer que le Pacte de Marrakech sur les migrations va se traduire par le déferlement de 400 millions de migrants en Europe, alors qu’il s’agit d’un pacte non contraignant ! 
Pour l’heure, si personne ne sait quelle tournure va prendre la crise sociale française et sur quoi elle va déboucher, pour ma part, je constate que si l’emblème tricolore est bien présent sur les lieux occupés par les Gilets jaunes, le drapeau rouge, emblème de tous les grands mouvements sociaux français – 1936, mai-juin 1968, victoire de la gauche en juin 1981 ou encore grandes grèves de novembre 1995 – est quasiment absent. Et puis on ne chante plus l’Internationale. C’est passé de mode ? 
H. Z.

 

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