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Rubrique Constances

Après Hachani, Benhadj ?

Deux images. La première a eu une grosse part des commentaires qui ont suivi la marche du vendredi dernier. Autant dire autant d’appréhensions quand ce n’est pas des inquiétudes. Les deux ne sont pas volées. Le portrait de Hachani, côtoyant ceux de Lakhdar Bouregaâ, Karim Tabbou et Samira Messouci, ne pouvait pas passer pour un détail. C’était déjà autre chose que les grossières mises en scène d’islamistes factices reprenant les mots d’ordre du FIS d’il y a quelques semaines. Enfin, si c’était vraiment des mises en scène. Les accoutrements étaient trop folkloriques pour être vrais mais ça peut vouloir dire autant la chose que son contraire. Cette fois, c’était Hachani et le choix n’était pas fortuit. «Lui» pouvait passer, en attendant le «hard ». Il pouvait passer parce que dans la foule des marcheurs, il n’y a pas que des islamistes qui peuvent revendiquer un statut pour lui usiner un statut. Pour les islamistes, c’est un martyr, ça va de soi. Pour les autres, une « victime du pouvoir». En 1999 déjà, ils avaient conclu sans coup férir qu’il avait été «assassiné par les services», ils ne vont pas se gêner aujourd’hui qu’ils sont convaincus de tenir leur revanche. Pour les jeunes qui peuvent avoir un regard lointain et détaché sur les années 1990, la frontière est très étriquée entre les deux. Vingt ans de désastre, de «réconciliation nationale», de «concorde civile» et de prédation ont fini par fabriquer «l’homme nouveau» dont la haine du pouvoir est telle qu’il ne peut le disculper d’aucun crime. Ceux revendiqués et assumés par les intégristes compris. Pour mémoire, Hachani a été assassiné sous Bouteflika. Difficile dans ce cas de pencher la balance dans le sens d’un autre argumentaire, même pas avec les vidéos où Hachani sommait les Algériens de choisir entre le FIS et le sif (l’épée). C’était un «islamiste modéré avec qui le compromis politique était possible», nous disait-on, nous dit-on toujours. Encore plus aujourd’hui, parce que, paraît-il, «même» Ali Benhadj aurait définitivement renoncé au projet de république théocratique. C’est certainement son portrait qui sera le prochain à investir la rue. Réveillez-vous, c’est déjà fait ! C’est la deuxième image. Devant un panneau d’affichage dont la photo a été triturée pour les besoins de promotion des élections, un homme bon chic bon genre, hirakiste «ordinaire», expliquait comment le pouvoir a trafiqué l’affiche pour servir sa propagande. Dans la foulée, il dit que ce pouvoir ne recule devant rien : il emprisonne Bouregaâ et Karim Tabbou et interdit toute activité au… cheikh Ali Benhadj, allant jusqu’à l’empêcher de faire sa prière où il veut ! Il est aussi «une victime du système» ? Manifestement oui. Il a seulement eu plus de chance que les 200 000 autres Algériens, tous tués par le pouvoir. Après le «qui-tue-qui ?», arrive le «on-sait-qui-a-tué», c’est plus simple. Après le portrait de Hachani, celui d’Ali Benhadj, c’est plus… clair.
S. L.

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