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Rubrique Constances

Benghabrit, l’essentiel et le reste

«C’est une ministre de Bouteflika» et, à ce titre, elle ne peut pas incarner autre chose que son programme et elle ne peut pas porter les combats dont la nature et les objectifs sont très peu visibles dans ses projections. Elle n’est pas toujours formulée ainsi mais cette sentence, on en a souvent saisi le sens dans la bouche des élites les plus éclairées depuis que Madame Benghabrit, nommée à la tête de l’éducation nationale, a révélé une réelle volonté de changer les choses dans l’école algérienne. Changer les choses, avec une réforme qui, si elle a parfois manqué de clarté, a été tout de même suggérée dans un discours qui se rapproche du projet éducatif de tous les Algériens qui rêvent d’une école de son temps : une école moderne qui soit un espace d’acquisition de la connaissance et prépare à la citoyenneté. La formule peut être galvaudée mais on n’a pas encore trouvé mieux en la matière. Les plus optimistes, ou plutôt les moins sceptiques auraient pu être dans la réplique sèche : si Benghabrit, comme tous les autres ministres, n’est là que pour appliquer une feuille de route, est-ce que ce ne serait pas tant mieux que la hiérarchie ait fait sienne une telle ambition pour l’école algérienne dont on sait depuis longtemps l’inquiétant niveau de décrépitude ? Bien sûr, on peut concéder la chose. Aussi sûr que la thèse aurait du mal à convaincre grand monde, le pouvoir politique ayant, sur l’essentiel de son programme et de son discours, rarement donné l’impression d’être dans cette trajectoire. On peut aussi concevoir que la hiérarchie, en panne d’imagination pour sauver une école en déperdition, ait recours à un technocrate aux compétences avérées, avec le risque de ne pas totalement maîtriser les orientations, comme c’est arrivé par le passé. Mais le fait est là et il est difficile d’en douter : madame Benghabrit a une idée de l’école, la meilleure depuis longtemps, et elle travaille à sa réalisation avec une rare volonté, contre trop d’ennemis et très peu de soutiens. Elle va même plus loin que tout ce qu’on peut attendre d’une ministre… de Bouteflika, face à une féroce adversité, qui se recrute jusque dans l’équipe gouvernementale à laquelle elle appartient. Amar Ghoul, en islamiste qui ne perd pas le nord, lâche ses troupes contre la ministre de l’Education dont il ne peut naturellement supporter la volonté de mettre l’école à l’abri de l’ostentation religieuse, tout en soutenant, jusqu’au ridicule, le Président qui l’a nommée. Makri en fait déjà le thème majeur de sa campagne de lièvre assermenté, l’armée d’enseignants en qamis a entamé des prières de défi jusque dans les maternelles et les syndicats attendent le prochain débrayage autour du… point indiciaire. Y a-t-il quelqu’un pour soutenir madame Benghabrit assiégée ? Manifestement, non. Même pas en disant partager quelque chose avec elle mais elle reste une… ministre de Bouteflika !
S. L.

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