Ces guérisons qui nourrissent l’espoir

Il y a deux semaines, une fille de 16 ans est morte des suites de son infection au coronavirus. Beaucoup a été dit sur sa prise en charge qui aurait été défaillante. Quoi qu’il en soit, le décès de l’adolescente a suscité une colère retenue mais surtout de l’inquiétude. A 16 ans, sans autre maladie connue, on ne devrait pas mourir du coronavirus. Mais dans les situations du genre, il y a toujours des choses difficiles à expliquer ou simplement inexplicables. Passé  l’émotion et surmontée la douleur, on se remet à espérer que l’épreuve planétaire cause le moins de dégâts possibles et se termine dans un moindre mal. Et des histoires qui donnent l’espoir et de l’émotion, il y en a aussi. A l’hôpital Fundacio-Sant-de-Lleida en Espagne, un homme de 93 ans a guéri du Covid-19 après des soins intendifs qui ont duré plusieurs jours. L’image a fait le tour du monde. Elle montre le presque-centenaire traversant le hall de l’établissement hospitalier, épaulé par un aide-soignant, le fauteuil roulant vide devant lui et des deux côtés du couloir une haie d’honneur en applaudissements. Ces images gagneraient à être mieux travaillées et diffusées. Elles ne sont pas l’arbre qui cache la forêt, elles sont la preuve que le triomphe sur la maladie est possible. La mort d’une fille de 16 ans est un drame, parce que les prévisions médicales l’avaient éloignée. La guérison d’un vieillard de 93 ans est un espoir, parce qu’il a poussé l’optimisme plus loin qu’on ne le pensait.
Dans un autre hôpital, des Pays-Bas, cette fois-ci, une femme, vraie centenaire celle-là, puisqu’elle est âgée de 101 ans, est sortie entièrement guérie de la maladie aussi. Elle va transiter par une maison de repos, avant de rentrer chez elle couler les jours tranquilles qui lui restent à vivre. « C'est une femme solide et c'est super de la voir suivre les conseils médicaux, comme éternuer dans son coude et même me dire de rester à bonne distance », selon le pneumologue qui l’a soignée. Certainement solide et disciplinée. On ne guérit pas du Covid-19 autrement. En Italie, c’est un homme du même âge qui est sorti guéri de l’hôpital Rimini de Rome, il y a dix jours. Pendant son séjour dans cet hôpital, le patient, né avec la fin de la première guerre mondiale, était la mascote de l’établissement. Les guérisons ne sont jamais « miraculeuses ». Il y a toujours une explication scientifique et dans le cas précis, il est plus utile d’en retenir la satisfaction et l’espoir spontanés. Plus tard, on comprendra mieux, pour l’heure, il y a plus urgent. Même l’urgence du combat fournit chaque jour et partout dans le monde des raisons d’y croire. Croire, non pas à la fin de la pandémie, c’est déjà une évidence mais à moins de malheurs. C’est déjà possible.  
S. L.