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Rubrique Constances

De Bencherif à Nekkaz

Quand les Algériens avaient découvert sa tête et son discours à la faveur d’un débat télévisé, les réactions ont été diverses mais elles avaient en partage une sympathie envers un homme dont le moins qu’on puisse dire est qu’il avait mis un souffle d’air frais dans la parole politique des pénibles années de plomb. Rabah Bencherif, que personne ne connaissait jusqu’alors, venait de faire une irruption pour le moins spectaculaire dans un paysage partisan encore à ses premiers balbutiements pluralistes. Dans sa bouille attachante et son succulent accent constantinois, les Algériens ont aussi découvert un homme politique qui parlait comme tout le monde, même si dans son propos, il était difficile de discerner le talent naturel du comédien de la vraisemblable mise en scène du charmeur intéressé.  Cependant, il n’y a pas eu que sa verve et sa gestuelle qui avaient retenu l’attention.
C’est que le bonhomme était tellement sympathique que ses quelques propositions pour le développement du pays, quoique farfelues, avaient trouvé quelque écho. Bien sûr, Rabah Bencherif n’a pas résisté à l’épreuve du «terrain», il a tenu le temps d’un nuage d’été. Au vu de l’évolution des choses depuis qu’il a disparu de la scène, on est tenté de dire que c’est injuste ! D’autres, aussi, légers, la sympathie en moins et la prédation en plus, ont fait de «brillantes carrières» en politique, sont devenus ministres, députés ou sénateurs. Il y en a même qui ont nourri des ambitions d’homme d’Etat ! Et quand de pauvres bougres édentés qui n’arrivent pas à aligner trois phrases dans aucune langue sont happés par les caméras à leur sortie du ministère de l’Intérieur où ils ont retiré leurs dossiers de candidature à l’élection présidentielle, il s’en est encore trouvé, naturellement, des Algériens qui ont été outrés par l’attitude de ceux qui les ont traités avec mépris. Et ils ne manquent pas d’arguments.
Ils sont même parfois pertinents et justes. Quand ils disent qu’ils «ne sont pas plus médiocres que ceux qui sont aux affaires du pays», que «eux au moins ils n’ont rien volé» et qu’ils «valent mieux que ceux qui soutiennent un malade», il n’y a pas que le dépit et l’aigreur dans leur propos. Dans ce paysage inquiétant, dans ces conditions incertaines, il n’est pas étonnant qu’un personnage comme Rachid Nekkaz occupe les médias et commence même à se faire un petit périmètre de la vraie vie. On ne sait toujours pas grand-chose de lui, on ne lui connaît pas de projet, on ne lui connaît pas d’action en dehors de la fois où il a généreusement payé les amendes de quelques dames… françaises verbalisées pour le port du niqab. Mais on entend déjà dire qu’il vaut mieux que les «autres». En plus, contrairement aux pauvres bougres en question, il  a une belle dentition et une logistique de campagne.
S. L.

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