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Rubrique Constances

La Kabylie, la «spécificité» et le Covid-19

Dans la wilaya de Tizi Ouzou au moins, il y a certainement une appréhension de la pandémie plus vigilante - en tout cas plus collective - qui a fait que les taux de contamination et de létalité soient nettement inférieurs à ceux d’autres wilayas comme Alger, pourtant collée à ses territoires et premier réceptacle-provenance des déplacements de ses habitants. Depuis que la maladie s’est manifestée, Tizi et Béjaïa ont été quasiment les seules collectivités territoriales où l’initiative en matière de prévention et de prise en charge est visible en dehors des structures sanitaires, sociales ou administratives publiques. Ailleurs, il y a bien eu quelques actions de nettoyage, d’aides matérielles aux plus faibles ou d’assistances diverses mais c’était sporadique et souvent d’initiatives individuelles et limitées dans le temps et l’objectif. En Kabylie, l’effort est plus collectif. Peut-être pas parce qu’il y a plus de disponibilités individuelles qu’ailleurs mais parce que tout l’espace public - parfois privé - est partagé dans la plus étroite proximité. L’exiguïté ? On ne va pas se disperser, en allant sur un autre terrain, qui n’est pas le propos du jour même s’il n’en est pas très loin. Ça ne se voit peut-être pas dans les villes mais dans quasiment tous les villages, qui incarnent mieux la région au moins dans la certitude populaire, il y a une structure permanente et organisée entièrement impliquée dans la lutte contre la maladie et sa prévention. Bien évidemment, l’entreprise n’est pas sans risque. La rigueur scientifique en la matière ne relevant pas de l’évidence, la logistique étant souvent dérisoire et la discipline individuelle pas toujours au rendez-vous, l’efficacité n’est pas assurée. Il y a même eu, çà et là, des imprudences dans l’initiative qui ont suscité quelques inquiétudes. Mais dans l’ensemble, les résultats sont encourageants et si on ne doit s’en tenir qu’aux chiffres disponibles, on peut même considérer qu’ils sont bons. Surtout que la géographie ne peut rien expliquer en l’occurrence, les deux « épicentres » de la pandémie, Alger et Blida, étant très proches. A propos de chiffres, il n’est peut-être pas inutile de relever que ceux livrés par l’autorité sanitaire nationale ne soient jamais démentis localement où il n’a jamais été facile de cacher des choses, y compris dans les institutions publiques les plus opaques. Pour autant, il serait dangereux de céder à l’euphorie en reprenant les vieilles rengaines qui soutiennent qu’ici, on est champion de tout. Il ne faut surtout pas que les faibles taux de contamination et la mobilisation populaire servent à baisser la garde. On sait à quoi la « Suisse » algérienne a conduit au temps du terrorisme. Avec « l’expérience », on doit savoir encore plus à quoi la région s’expose au temps du  coronavirus. La « revendication » du déconfinement formulée par des commerçants sonne déjà la première alerte. Demander des mesures d’aide publique et penser des formules pour apaiser les inquiétudes légitimes et atténuer les difficultés réelles, oui. Décider tout seul que la vie est redevenue belle, ou pire, prétendre qu’elle n’a jamais cessé de l’être, non.
S. L.

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