On ne sait pas grand-chose de la nature de la réforme du système de
retraites que comptait entreprendre le gouvernement mais, apparemment,
on en savait… l’essentiel : elle est dictée par l’angoisse des caisses
qui se vident et, de ce fait, elle allait naturellement éroder les
pensions de beaucoup d’Algériens alors qu’elles sont déjà tellement
faméliques qu’elles n’assurent que le kit de survie. En fait de «
réforme », il s’agissait plutôt d’une mesure d’urgence destinée plus à
faire des économies de bouts de chandelles qu’à mettre en place un
dispositif de retraites économiquement efficace et socialement juste.
Quand les Caisses de sécurité sociale n’arrivent plus à assurer les fins
de mois aux retraités sans le recours systématique au Trésor public,
c’est juste inquiétant pour tout le monde. Pour l’institution des
retraites qui voit venir la banqueroute, pour les pensionnaires menacés
dans leur minium vital et, de manière générale, pour le pays qui délivre
en l’occurrence l’indice le plus caractéristique des jours sombres.
Conçue donc comme un colmatage de brèche que l’urgence ne pouvait
logiquement pas installer dans… l’avenir, le moins qu’on puisse dire est
qu’il est surprenant d’entendre le ministre du Travail nous dire que,
finalement, elle ne pourrait intervenir que plus tard.
Cette réforme, assurait jeudi Tidjani Hassan Haddam en marge d’une journée nationale sur la greffe hépatique pédiatrique, pourra être mise en place d’ici quelques années. «Nous avons lancé, il y a quelques mois, des concertations et des ateliers de réflexion avec des experts et les différents acteurs, parce que ce dossier nécessite un débat national pour trouver les solutions idoines… Ce ne sont que de simples propositions qui seront soumises au gouvernement, avant de faire l’objet d’un débat général pour arriver à un consensus national sur les solutions possibles». Après le « traditionnel » ballon de sonde qui aurait pu faire passer la pilule du fait que la rue ne soit pas vraiment disposée à ouvrir d’autres fronts de lutte, voilà que le retour d’écoute n’a finalement pas été encourageant pour le gouvernement. On pensait qu’on allait au moins tenter de nous convaincre qu’elle allait améliorer le quotidien des retraités, voilà que c’est… l’ancien système qui était le plus juste ! Et au ministre du Travail de retrouver sa verve dans la pure tradition : l’Etat va garantir le versement des pensions en attendant les «assises de la Sécurité sociale» qu’il compte organiser fin novembre. Et de boucler la boucle : «… car le système de retraites est un… acquis que nous devons préserver .» On a compris, on ne sait pas encore de quoi la réforme est faite mais elle sera forcément géniale d’ici quelques années, pas maintenant ! Surtout pas maintenant.
S. L.
Cette réforme, assurait jeudi Tidjani Hassan Haddam en marge d’une journée nationale sur la greffe hépatique pédiatrique, pourra être mise en place d’ici quelques années. «Nous avons lancé, il y a quelques mois, des concertations et des ateliers de réflexion avec des experts et les différents acteurs, parce que ce dossier nécessite un débat national pour trouver les solutions idoines… Ce ne sont que de simples propositions qui seront soumises au gouvernement, avant de faire l’objet d’un débat général pour arriver à un consensus national sur les solutions possibles». Après le « traditionnel » ballon de sonde qui aurait pu faire passer la pilule du fait que la rue ne soit pas vraiment disposée à ouvrir d’autres fronts de lutte, voilà que le retour d’écoute n’a finalement pas été encourageant pour le gouvernement. On pensait qu’on allait au moins tenter de nous convaincre qu’elle allait améliorer le quotidien des retraités, voilà que c’est… l’ancien système qui était le plus juste ! Et au ministre du Travail de retrouver sa verve dans la pure tradition : l’Etat va garantir le versement des pensions en attendant les «assises de la Sécurité sociale» qu’il compte organiser fin novembre. Et de boucler la boucle : «… car le système de retraites est un… acquis que nous devons préserver .» On a compris, on ne sait pas encore de quoi la réforme est faite mais elle sera forcément géniale d’ici quelques années, pas maintenant ! Surtout pas maintenant.
S. L.