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Rubrique Constances

Le foot et la révolution

En colère face aux résultats de leur équipe et l’incurie managériale que vit leur club depuis quelques années, les supporters de l’USM El Harrach l’ont exprimé à leur manière. Dans la foulée de leur révolte, ils ont aussi fait des «propositions de sortie de crise». Dans la protestation comme dans les solutions suggérées par la foule des fans, il y avait autant de détermination, de certitudes et de formes empruntées au Hirak. Tous les dirigeants et tous les actionnaires doivent dégager, la contestation va être pacifique, le peuple est souverain. Voilà l’essentiel de ce qui a été entendu, concernant la révolte. Ce qui les distingue du Hirak, c’est qu’ils se sont d’emblée posés comme… force de proposition. Ils veulent une… entreprise nationale, vue à la fois comme une manne financière  pérenne et comme un gestionnaire stable, performant et… moralement irréprochable. On ne sait pas d’où les inspirateurs de l’idée ont tiré l’exemple pour être autant dans la certitude mais on peut comprendre que les banlieusards d’Alger, passionnés et sans doute sincères, ont pris ce qu’ils avaient sous la main pour en faire une panacée. Dans l’absolu, il n’y a pas vraiment d’exemple de réussite dans l’entreprise publique qui puisse servir de référence. Un homme politique particulièrement lucide et inspiré avait même trouvé la formule assassine pour exprimer ça, en parlant du secteur étatique comme «le coffre-fort de la corruption». Et s’il faut absolument s’en tenir au football, il suffit peut-être de regarder les récentes « performances » obtenues par les clubs qui ont eu le… privilège du financement et de la gestion publics pour apprécier : des milliards dépensés pour des résultats rachitiques, une gestion chaotique et déjà des regrets. Parmi ces clubs «heureux élus», il y en a même un dont les supporters ne veulent plus de… Sonatrach ! Mais l’USM El Harrach est un club populaire dont les supporters voient d’abord de l’injustice dans le fait qu’ils soient « lésés ». A ce titre, ils revendiquent leur part du «gâteau», sans que la formule soit forcément comprise dans son sens le moins vertueux. Parce l’entreprise publique, déjà dans une situation de perfusion chronique, artificiellement maintenue en vie et menaçant à tout instant de rendre l’âme en laissant des Algériens sur le carreau, n’a pas à financer les clubs de foot. C’est économiquement ruineux, sportivement inefficace et socialement injuste. Les millions de contribuables algériens dont le foot n’est pas une passion ne peuvent pas comprendre que des milliards partent de la trésorerie publique dans les caisses de clubs qui… se donnent en spectacle, faute d’offrir du… spectacle. Et il n’y a pas qu’à El Harrach qu’on «demande» une entreprise. L’état des lieux étant ce qu’il est dans le «secteur» et le pouvoir politique ayant fait le pas pour les besoins de ses vieux dividendes, la «revendication» devient… normale. Il faudra un tout autre projet pour le sport si on veut que les choses changent. Une… révolution, quoi.
S. L.

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