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Rubrique Constances

Le retour de la harga

Dix-sept jeunes partis il y a deux semaines d’une plage mostaganémoise n’ont pas donné signe de vie depuis. Dans la pire des inquiétudes, celle où on envisage la mort d’enfants sortis de ses entrailles, leurs parents se sont organisés pour obtenir des informations sur le sort des disparus. Le genre de situations où on tente de «faire quelque chose» en surmontant son impuissance, même si les indicateurs n’incitent pas à l’optimisme. Le fait n’est pas nouveau, des parents de jeunes algériens menacés par la mort en haute mer, on a même commencé à s’en habituer, si tant est qu’on puisse s’habituer à ce genre de drames, toujours envisageables, quand ils ne sont pas déjà consommés. Ce qui est nouveau, s’agissant d’optimisme, c’est que depuis quelque temps, plus exactement depuis le début du sursaut populaire pour une autre Algérie, le pays a tellement pris de couleurs dans ses profondeurs les plus désespérées qu’on pouvait imaginer que l’aventure, trop souvent fatale, pouvait s’atténuer et du coup, réduire la proportion de ses aboutissements tragiques. Pris dans une euphorie débordante, beaucoup d’algériens en ont parlé. C’est qu’il y avait de réelles raisons de le croire, du moins l’espérer. C’est que le pays esquissait déjà dans ses premiers soubresauts, de prometteuses perspectives pour tous ceux qui n’ont plus aucune raison de lorgner le changement salutaire. Et ce qui ne gâte rien, c’est dans les rangs des horizons bouchés que se recrutent les plus belles disponibilités à s’y impliquer avec le plus d’enthousiasme et de détermination. Au sein de cette armée de laissés sur le carreau, on n’est pas forcément dans la force de l’initiative mais on est toujours prêts à rallier l’étincelle, pour peu qu’on soit convaincu de sa trajectoire et des chances de son triomphe. Beaucoup d’algériens en ont parlé parce qu’y compris dans les faits, ils ont eu à constater que la cadence des «départs» avait considérablement reculé. Des mois durant, il n’y en avait même plus et pas seulement parce que l’actualité était occupée par ce qui pouvait arriver de mieux au pays. Alors, on a parlé trop vite ou les «candidats» à la périlleuse traversée sont déjà dans la désillusion ? Les deux, peut-être. On a parlé trop vite parce que l’euphorie, même quand elle ne vient pas toute seule, peut jouer des tours dans l’appréciation de la réalité. Et on est déjà dans la désillusion parce que trop de promesses ont tourné court. Déjà le retour des vieux démons, parfois dans des déclinaisons trop inquiétantes pour nourrir la patience. Deux semaines avant le… 16 septembre, 17 jeunes algériens sont partis d’une plage mostaganémoise et depuis, on ne sait rien de ce qui leur est arrivé. Un signe capricieux peut-être, mais un signe quand même. Croisons les doigts qu’ils soient encore en vie.
S. L.

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