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Rubrique Constances

Les bénévoles, les places et les placeurs

«Un bénévole d’une structure du mouvement sportif national perçoit une indemnité de 250 000 DA par mois. L’équivalent du salaire d’un haut cadre de l’État ou du secteur privé», pouvait-on lire dans le Periscoop du Soir d’Algérie d’hier. Ce monsieur, on l’aura compris, n’a pas de salaire. Il doit bien en avoir un quelque part mais pas dans l’organisme où il s’est engagé corps et âme, dévoué et surtout… désintéressé ! On connaît l’histoire du bénévolat algérien et on connaît la chanson par laquelle on la revendique. Le refrain, lui, sert à aller plus loin dans la prétention : il permet de se fabriquer une âme de philanthrope, y compris en investissant dans les domaines où on n’a aucune qualification. Et l’appétit plutôt la voracité venant en mangeant, ça peut aller bien plus loin. Pourquoi ne pas se prévaloir du sacrifice après tout, puisque parvenu à un certain seuil dans la tromperie, autant continuer, il n’y a plus d’obstacle ! C’est que pour parvenir sur le terrain de l’effort désintéressé, du travail sans rien en retour et du… sacrifice, il y a un parcours qui n’est pas à la portée de tout le monde. Ne se sacrifie pas qui veut. À 250 000 dinars par mois, parfois beaucoup plus, il faut d’abord franchir énormément de paliers. À ce niveau d’intégration dans les cercles privilégiés, c’est tout un travail. Un… sacrifice, quoi !

Il suffit d’ailleurs de voir avec quelle détermination, avec quelle agressivité et parfois avec quelle violence, on se dispute les places qui mènent sur le terrain des… opérations pour comprendre à quel point ces braves hommes et ces braves femmes ont le don de soi comme sacerdoce. Et le bénévolat comme… viatique. Plutôt consistantes, les provisions, mais ce n’est pas un salaire. Le bénévolat, c’est de l’investissement désintéressé mais on en vit plutôt bien, qu’on ait ou non un salaire par ailleurs. Mais on ne devient pas bénévole tout seul, surtout pas le genre à vous conduire vers la prospérité. Jamais la richesse, honni qui mal y pense. C’est tout un atelier de fabrication. Une fois sorti de l’usine, on va servir et se servir. Dans le bénévolat, il y a des places à prendre et il faut les mériter. Savoir renvoyer le porte-charges, quand on ne peut pas prétendre à l’ascenseur. Et là où il y a des places à prendre, il y a des… placeurs qui distribuent les jetons. Ceux-là, ils attendent l’ascenseur, le monte-charge et les trains de marchandises. Quand on est bénévole, on n’est pas rémunéré mais on attend le facteur, quand même. Il faut juste remettre une enveloppe et y coller le bon timbre. Notre bénévole du sport n’est pas seul, il n’est même pas le sujet mais juste le prétexte. Même le bénévolat, ce n’est pas vraiment le sujet. Mais les deux sont à l’ordre du jour.
S. L.

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