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Rubrique Constances

Les enfants des enfants du système

Le tout Alger connaît leur train de vie de tous les jours, on en parlait dans le secret des chaumières ou le café du coin. On racontait leur arrivée dans les lieux chics à bord de bolides dernier cri, avant de passer aux détails. A  Alger, comme ailleurs, on a le sens du détail et on aime bien en sortir un qui a échappé à la vigilance des autres. Mais les détails en l’occurrence sont rarement des… détails. Une voiture qui coûte plusieurs… appartements quand des algériens en attendent un depuis toujours, ce n’est pas un détail. On n’a pas besoin de scruter leurs poignets, ils ont tous des Rolex. Séguéla avait dit que quelqu’un qui ne peut pas s’en payer une a raté sa vie, ils l’ont pris au mot. Pas les mots du célèbre publiciste qui parlait de s’offrir cette montre de luxe en travaillant et en créant. Eux ont compris qu’un papa ministre, plus que ministre ou moins que ministre, en tout cas ripoux, ça sert aussi-surtout- à ça. Sinon, ils leur auraient expliqué que la responsabilité d’Etat, c’est pour servir le pays, porter des idées et créer, se rendre utile à la communauté. Que les enfants, ça doit faire des études, tracer son destin, réussir par l’effort. Et qui sait un jour, réaliser toutes ses ambitions par le mérite. Non, ils ne leur ont jamais dit ça. Les braves appellent ça l’éducation. Ils ne leur en ont donné aucune, même s’ils ont payé les grandes écoles en off shore. L’argent de la rapine, ça sert aussi à obtenir des diplômes… inutiles. Il y a l’argent de papa et l’argent qu’on va se faire grâce à papa. Des entreprises fantômes qui vont faire la razzia  dans l’ « open bar » des deniers publics avec portes ouvertes  sur tous les autres mangeoires. On connaît leurs frasques ici et ailleurs. Le caviar à la louche, le champagne en piscines et les liasses distribuées aux filles de joie. C’est l’argent du pétrole dont ils n’ont jamais approché un puits. Au matin, le papa dira aux algériens de leur âge qu’ils sont des fainéants, qu’ils ne sont pas obligés de manger du yaourt, qu’Ouled Fayet c’est mieux que Lausanne et que mourir en haute mer, c’est manquer de patriotisme. On connaît leurs gyrophares, ils insultent les gendarmes et squattent les bandes d’arrêt d’urgence. Ils ont de belles maisons, des résidences secondaires et des garçonnières. Ils ont tout parce que papa a tout pris à l’Algérie. La plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. Les hommes les plus laids aussi. Que vont-ils leur dire maintenant ? Peuvent-ils les regarder encore dans les yeux ? Et les enfants, vont-ils chanter «mon père, mon héros», maintenant qu’il ne reste que la «promenade», la cellule et dans le meilleur des cas, le parloir ?

S. L.        

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